CPEQ+20 : malgré les progrès, le défi des entreprises du Québec demeure entier

0

Par Marie-Eve Cloutier


Mots-clés : Conseil patronal de l’environnement du Québec (CPEQ), Sommet de la Terre de 1992, environnement, développement durable, entreprises

 

De gauche à droite sur la photo: le ministre de l'Environnement, M. Pierre Arcand, la présidente du CPEQ, Mme Hélène Lauzon, et l'avocat spécialiste de l'environnement et président du conseil d'aministration du CPEQ, Me Jean Piette, lors de la célébration des 20 ans de l'organisme le 31 mai 2012. 
Dans la foulée du Sommet de la Terre en 1992, les industriels du Québec ont constaté qu’ils seraient de plus en plus interpellés par les enjeux du développement durable et de l’environnement. C’est ainsi qu’est né, il y a 20 ans, le Conseil patronal de l’environnement du Québec (CPEQ).

Dans les prochains jours, se tiendra la Conférence des Nations-Unies sur le développement durable à Rio de Janeiro, au Brésil, surnommée « Rio+20 ». À cette occasion, les dirigeants du monde entier feront le point sur les réalisations accomplies depuis 1992. Le CPEQ profite de cet évènement important pour faire le bilan de ses années de travail et du progrès de l’industrie au Québec.

 

Répondre à un besoin

En 1992, les enjeux environnementaux et de développement durable alertaient l’opinion publique. Des instances de la société civile, de même que les gouvernements, comprenaient que le temps de l’action était arrivé. « Les entreprises se sont dit qu’il serait important de se doter d’un organisme dont la mission serait dédiée à l’environnement et au développement durable », explique Me Jean Piette, avocat spécialiste de l’environnement et président du conseil d’administration du CPEQ. « Non seulement s’agissait-il d’un besoin qu’ont ressenti les entreprises, mais aussi une manière de répondre présent, de laisser savoir qu’elles comprenaient qu’elles avaient un rôle à jouer en matière d’environnement et de développement durable », ajoute Me Piette.

Des gens d’affaires avisés, tels que Luc Beauregard, président du cabinet de relations publiques National et l’un des instigateurs de la création du CPEQ, était membre du conseil d’administration du comité exécutif du Conseil du patronat du Québec (CPQ) de l’époque : « Je travaillais avec Ghislain Dufour, président du CPQ. On s’est mis à discuter de ce que le CPQ pouvait faire pour représenter des industries dans les dossiers environnementaux. On s’est vite rendu compte qu’il était difficile pour le CPQ de se mêler des questions environnementales, parce que cela devient technique », raconte-t-il.

L’idée de créer un organisme consacré aux questions environnementales s’en est suivie. En vingt ans, le CPEQ a su rallier plus de 200 entreprises et 20 associations parmi les plus importantes au Québec. Ces organisations génèrent plus de 280 000 emplois directs et affichent des revenus combinés dépassant 45 milliards.

 

 

Du local au global

Au début des années 1990, les gestionnaires d’entreprises étaient préoccupés par la pollution de l’environnement, mais de manière très ponctuelle, selon Normand Pellerin, vice-président adjoint environnement au Canadien National et membre du conseil d’administration du CPEQ.

« On regardait cela du point de vue local. [On se préoccupait] des réglementations spécifiques à chaque industrie. Les problèmes environnementaux étaient gérés de façon très ponctuelle », relate-t-il. C’est grâce au Sommet de la Terre de 1992 que les entreprises ont pu prendre conscience du sérieux de l’enjeu. « Un changement de philosophie s’est opéré au cours de ces années-là », se rappelle Normand Pellerin.

 

Un organisme unique en Amérique du Nord

Le CPEQ est la seule organisation en son genre au Canada et aux États-Unis.

Son mandat est multiple, lui accordant un rôle hybride. « Nous sommes à la fois appelé à faire des activités de représentation, de formation, de sensibilisation, et d’information », souligne Hélène Lauzon, actuelle présidente du CPEQ.

Le CPEQ constitue une vitrine pour ses membres, à travers laquelle ils peuvent participer aux débats et faire valoir leur point de vue. Il est utile d’avoir une organisation qui représente le secteur d’affaires en développement durable et en environnement, lorsqu’il s’agit d’intervenir auprès des gouvernements. « Nous recherchons toujours des solutions afin de prendre en compte la protection de l'environnement ainsi que les défis et la compétitivité des entreprises, tout en respectant les objectifs gouvernementaux», note Mme Lauzon.

Mme Lauzon rappelle que les entreprises font du développement économique, mais qu’elles contribuent également au bien-être de la population. « On peut dire aujourd’hui qu’elles contribuent à la protection de l’environnement, malgré leurs [secteurs]d’activités. Je pense qu’il faut essayer de continuer à parler aux gens pour qu’ils voient que les entreprises font bien les choses », conclue-t-elle.  

Dans les prochains articles, nous explorerons les progrès accomplis mais également les défis que rencontrent les entreprises du Québec en matière d’environnement et de développement durable.

 

Source: GaïaPresse

Partager.

Répondre