Le secteur de l’énergie : rester compétitif tout en luttant contre les changements climatiques

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Par Marie-Eve Cloutier


Mots-clés : Hydro-Québec, Institut canadien des produits pétroliers, Conseil patronal de l’environnement (CPEQ)

 

Environ 40 % de l’alimentation énergétique du Québec provient de l’hydroélectricité. Le secteur industriel consomme la moitié de cette production.   

« Sans énergie, on ne peut rien faire du côté industriel », rappelle Carol Montreuil, vice-président à l’Institut canadien des produits pétroliers. Dans certains secteurs,   une saine gestion des besoins en énergie peut faire la différence entre être compétitif ou pas. « Ça devient une question de vie ou de mort pour une industrie ou une usine », avertit M. Montreuil.

 

Améliorer son bilan énergétique

Image(s): FreeDigitalPhotos.net

Dans l’industrie des produits du pétrole, c’est entre autres en améliorant son bilan énergétique que l’environnement et le développement durable sont intégrés à même les façons de fonctionner d’une entreprise, rappelle Carol Montreuil.

« Avant même l’avènement des exigences réglementaires, nous avions clairement annoncé que nous tenterions, année après année, d’améliorer le bilan énergétique du réseau des raffineries au Canada. Tout ça dans un objectif de développement durable. L’efficacité énergétique est liée au cœur de l’opération de nos usines », raconte-t-il.

Stella Leney, directrice principale – environnement et affaires corporatives chez Hydro-Québec, abonde dans le même sens. « Puisque notre entreprise produit 98 % de son énergie avec de l’énergie propre et renouvelable, c’est compétitif en terme d’image. C’est extrêmement positif », avoue-t-elle.

Elle précise qu’en Amérique du Nord, les États et les provinces où l’électricité est la moins chère sont ceux où elle provient de l’hydro-électricité. « Ça aide à la compétitivité », affirme Mme Leney.

 

 

L’enjeu des changements climatiques

Grâce au Conseil patronal de l’environnement du Québec (CPEQ), des entreprises de divers secteurs peuvent s’asseoir à une même table et discuter des problématiques auxquelles elles sont confrontées. « Malgré tout, chaque entreprise est responsable de sa propre performance environnementale », rajoute Stella Leney.

Les grands enjeux environnementaux n’ont pas vraiment changé depuis la création du CPEQ en 1992, estime Carol Montreuil,  « On se préoccupe toujours de la qualité de l’eau, de l’air, du sol et de la gestion des déchets. Ce qui a beaucoup changé, c’est toute la question des changements climatiques. C’est beaucoup ce qui monopolise l’attention des gouvernements et de l’industrie », explique-t-il.   

 

De la science à la politique

La question des changements climatiques serait venue politiser cet enjeu. 

« Avec tous les échecs que nous avons connu au niveau mondial, on a senti que beaucoup de pays n’avaient pas le désir d’atteindre les objectifs des protocoles mondiaux. Cet enjeu est devenu autant politique que technique. Pour l’industrie, ça peut poser un problème de compétitivité énorme. Le gros problème, c’est que c’est un enjeu économique et pas seulement environnemental.Il est beaucoup plus question ici de transfert de richesses entre pays. Au-delà de cela, au niveau des politiques et de la réglementation nationale et internationale, nous avons fait beaucoup de surplace depuis 10 ans et les progrès de l’industrie sont donc  limités par cette incertitude et les enjeux de compétitivité qui en découlent», constate avec regret Carol Montreuil.  

Heureusement, M. Montreuil croit que le CPEQ joue un rôle essentiel. « L’organisme permet aux entreprises de parler d’une même voix », conclut Stella Leney. 

 

Source: GaïaPresse

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