Les casseroles s’invitent au Sommet des peuples

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Par Jessica Nadeau


Mots-clés : Manifestation étudiante, Sommet des Peuples, environnement, éducation

 

Concert de casseroles au Sommet des Peuples, Parque do Flamengo, Rio de Janeiro. Photo de Jessica Nedeau – Tous droits réservés. 

Armés de leurs casseroles, de trompettes et du fleurdelysé, une délégation d’étudiants et de militants du Québec ont pris d’assaut le Sommet des peuples vendredi. Ils étaient accompagnés d’étudiants et de professeurs chiliens et brésiliens, également en grève.

Pendant près d’une heure, ils ont marché sur les sentiers du Parque do Flamengo, où se tient le Sommet des peuples Rio+20, en marge de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable.

Dans un joyeux tintamarre, les militants se sont rendus devant l’une des scènes principales du Sommet des peuples où avait lieu une assemblée plénière. Ils ont paradé devant plusieurs centaines de gens rassemblés pour écouter les propositions qui sont en train d’émerger du Sommet des peuples.

L’événement a été interrompu pour l’occasion, laissant les dizaines de manifestants scander leurs slogans en portugais et en français. Les désormais classiques : « Charest dehors » et « Ta loi spéciale, on s’en câlisse » ont eu raison de la foule qui les a chaudement accueillis.   

Les orateurs ont d’ailleurs fait une mention spéciale d’appui aux étudiants québécois sous un tonnerre d’applaudissements.

Plus tôt cette semaine, les mêmes militants ont manifesté devant l’hôtel où réside le premier ministre Jean Charest pour dénoncer son manque d’écoute envers le mouvement étudiant.

 

La CLASSE invitée par les Brésiliens

« La grève des étudiants est tout à fait dans l’esprit du Sommet des peuples », explique Rushdia Mehreen, déléguée de la CLASSE à Rio. Nous sommes contre la marchandisation de l’éducation. Ce sont les mêmes politiques qui détruisent l’environnement et l’éducation. »

La déléguée de la CLASSE a été invitée par les associations étudiantes brésiliennes et latino-américaines.

Elle s’est présentée sur plusieurs tribunes, dans les congrès d’association étudiante nationale brésilienne et au « commando » national de grève où une motion d’appui aux étudiants en grève a été votée.

Le mouvement d’appui aux étudiants québécois est particulièrement fort au Brésil et au Chili, où des grèves paralysent également le système d’éducation.

« Au Brésil, les professeurs universitaires fédéraux sont en grève. Les travailleurs et les étudiants les ont rejoints. Il y a présentement 40 universités en grève », raconte Rushdia Mehreen.

La jeune femme fait partie de la centaine de Québécois présents à Rio pour participer aux activités de Rio+20. Les carrés rouges sont omniprésents, tant à Riocentro, où se rencontrent les chefs d’État, qu’au Parque do Flamengo pour le Sommet des peuples.

Et il n’y a pas que des étudiants qui sont représentés. Alternatives, le YMCA, l’AQLPA, Équiterre, la CSN et la FTQ, le Collectif pour un Québec sans pauvreté, l’Institut du développement durable de l’Assemblée des premières nations du Québec et du Labrador, UniAlter et plusieurs jeunes du Groupe d’Économie Solidaire du Québec sont sur place pour partager leur vision du monde.

Le Réseau québécois des Professeur-e-s contre la hausse des droits de scolarité, représenté par Michèle St-Denis, est également sur place pour rencontrer ses collègues du Brésil, du Chili et d’ailleurs, livrant la même lutte pour une éducation accessible à tous, universelle, gratuite et de qualité.

« Une société non éduquée n’est pas libre et ne peut pas s’émanciper, affirme-t-elle. Sans émancipation, il n’y a pas de démocratie. Et sans démocratie, il n’y a pas de justice climatique. L’éducation est donc à la base de toute notre lutte ici à Rio+20. »

 

Source: GaïaPresse

 

GaïaPresse a pu envoyer la journaliste Jessica Nadeau à la Conférence des Nations Unies sur le développement durable à Rio au Brésil grâce à un soutien financier du Gouvernement du Québec. 

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