Sommet des peuples : la société civile passe de l’opposition aux propositions

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Par Jessica Nadeau

 


Mots-clés : Sommet des peuples, Rio+20,  société civile, déclaration commune

 

Youth and civil society walk out of Rio+20 summit in protest
Source: Flickr

Pour la première fois de l’histoire des Sommets de peuples, Rio +20 donnera naissance à une Déclaration commune.  La société civile veut ainsi faire connaître ses solutions aux crises économiques, environnementales et sociales qui affligent la planète.

« Il y a toujours eu des sommets en parallèles des discussions officielles, mais jusqu’à maintenant, cela s’est toujours fait sur le mode protestation, l’idée étant de faire un blocage aux négociations officielles. Aujourd’hui, c’est un moment historique. Nous passons de l’opposition à la proposition », raconte Raphaël Canet, membre de la délégation québécoise de l’organisme UNI-Alter.

« Le but n’est plus d’essayer d’influencer les gouvernements, mais d’organiser une convergence totale des mouvements sociaux et de nous prendre nous-même en main», ajoute-t-elle.

Cette déclaration réunit les propositions des autochtones, des jeunes, des femmes, des syndicats, des paysans, des groupes anti-capitalistes, d’ONG, d’environnementalistes et de tous les autres groupes présents depuis une semaine à Rio pour le Sommet des peuples.

 

De discussions en convergence

« Cela fait un an que nous travaillons là-dessus, explique Raphaël Canet. Il y a dans un premier temps, des activités auto-gérées. Tout le monde pouvait s’inscrire, mais on leur conseillait de se regrouper entres eux pour favoriser des discussions et des échanges. »

Dans ces ateliers, qui se déroulent sous des tentes au bord de la mer, tout le monde a un droit de parole. Chacun apporte sa contribution et chaque atelier adopte un texte : 1600 ateliers, 1600 textes qui convergent vers des plénières abordant cinq grands thèmes.

De ces plénières, on passe ensuite aux méga-plénières qui se déroulent au parc Flamengo. De ces méga-plénières, un texte final émergera vendredi soir, en même temps que le texte officiel de Rio+20 qui se déroule à l’autre bout de la ville.

« Nous sommes en train d’élaborer le contenu du texte », confirme Raphaël Canet.

 

La source du problème : le capitalisme

Pour tous ces groupes, une évidence semble émerger : le problème fondamental est le capitalisme. Mais une fois que cela a été dit, il faut trouver des solutions, des alternatives. L’une d’elles, c’est la souveraineté alimentaire et le développement local.

La société civile rejette également le modèle de l’économie verte, l’une des solutions apportées par les chefs d’ État et les entreprises à Rio+20. « L’économie verte, c’est une façon de verdir le capitalisme, dénonce Raphaël Cantet. Ce n’est qu’une façon de perpétuer le modèle de consumérisme actuel et de la libéralisation des marchés. On prétend que l’investissement dans les nouvelles technologies va nous sauver. Mais chaque fois que l’on invente une nouvelle technologie, un nouveau problème survient. On n’a qu’à penser au nucléaire qui a été considéré comme une énergie verte à un certain moment. »

 

Produire une déclaration commune

Pour Marcela Escribano, l’une des organisatrices brésiliennes du Sommet des peuples, il est nécessaire d’arriver avec une déclaration commune. « C’est important, pour tous ceux qui se sont mobilisés. Ils vont s’approprier cette base de travail et l’appliquer selon leurs besoins. C’est une base de référence. »

Selon elle, le Sommet des peuples est en train de devenir « un espace de dialogue incontournable ». Samedi soir, le document de consensus final sera remis au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon.

 

50,000 voix

Les derniers chiffres officiels font état de plus de 50 000 visiteurs au Sommet des peuples depuis le 15 juin. Il y avait tout autant de monde à la manifestation générale qui s’est tenue dans les rues de Rio mercredi.

C’est toute une organisation, raconte Marcela Escribano. Car il n’y a aucun financement privé. C’est le gouvernement du Brésil qui prend en charge la facture. « Nous ne voulons aucun attachement avec aucune corporation. Nous voulons garder une entière liberté », conclut-elle.

 

Source: GaïaPresse

 

GaïaPresse a pu envoyer la journaliste Jessica Nadeau à la Conférence des Nations Unies sur le développement durable à Rio au Brésil grâce à un soutien financier du Gouvernement du Québec. 

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