Découverte de l’équipe de l’Insectarium: Le plus grand papillon diurne d’Amérique du Nord s’installe au Québec!

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L’Espace pour la vie, et plus particulièrement l’Insectarium  et le Jardin botanique de Montréal, accueille l’arrivée de tous nouveaux visiteurs   venus du Sud sur son site. En effet, au cours des dernières semaines, des chenilles d’un   papillon d’une espèce jusqu’alors inexistante sous nos latitudes, le grand porte-queue  (Papilio cresphontes Cramer), ont été découvertes sur un frêne épineux (Zanthoxylum  americanum Mill.). C’est la première fois que cette espèce se retrouve naturellement  au Jardin botanique !

Majestueux, le grand porte-queue surprend par ses dimensions : gros comme une assiette,  son envergure atteint 15 cm. C’est le plus grand lépidoptère diurne d’Amérique du Nord !   Sa présence dans nos régions est directement liée aux changements climatiques. Au cours  des dernières décennies, l’adoucissement des températures des zones nordiques lui a  permis de survivre à nos hivers et de coloniser de nouveaux habitats. C’est ainsi que, peu à  peu, le grand porte-queue s’est rapproché du Québec avec, pour résultat, la métamorphose  des premières chrysalides indigènes au Jardin botanique, ces jours-ci ! L’arrivée du grand  porte-queue suscite l’enthousiasme de nos entomologistes experts, dont Maxim Larrivée,  qui pourront maintenant l’étudier de très près.

 

En route vers le Québec

Normalement présent aux États-Unis jusqu’à l’extrême sud du Canada, en Amérique  centrale et en Amérique du Sud, le grand porte-queue a graduellement colonisé les états  du Nord-Est américain et le sud de l’Ontario dès la fin des années 90, pour arriver dans le  sud du Québec ce printemps. Alors que d’autres espèces de papillons colonisent également  de nouveaux habitats nordiques à raison de 16 km par décennie, le grand porte-queue, lui,  a une vitesse de colonisation 15 fois plus élevée que la moyenne : c’est par plus de 400 km  qu’il a augmenté son aire de répartition sur des territoires autrefois trop hostiles au maintien  de populations viables. Les chenilles du grand porte-queue, qui se nourrissent habituellement  de feuilles de citrus, ont une prédilection pour le houblon et un arbuste, le frêne épineux,  qu’on retrouve dans le sud du Québec. L’arrivée du grand porte-queue dans la grande région  montréalaise est un exemple bien concret des changements climatiques.

 

Rencontre avec un expert

Pour en apprendre davantage sur ce nouvel hôte du Jardin botanique, les journalistes sont  invités à venir rencontrer Maxim Larrivée, un expert en entomologie qui s’est joint à l’équipe de  l’Insectarium tout dernièrement, en tant que chef de section des collections entomologiques  et de la recherche. Titulaire d’une maîtrise en écologie des paysages de l’Université Carleton  et d’un doctorat en entomologie de l’Université McGill, il se spécialise dans l’étude des  impacts des perturbations naturelles et anthropogéniques sur la répartition des insectes,  notamment des papillons.

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