Des menaces croissantes pèsent sur la santé écologique des parcs

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À l'approche de la Journée des parcs du Canada, qui aura lieu le troisième samedi de juillet, la Société pour la nature et les parcs (SNAP) publie un rapport peu réjouissant sur les menaces croissantes qui pèsent sur nos parcs. Le rapport met en évidence les différentes raisons à l’origine de ces menaces : les coupures de financement, la perte des ressources consacrées à la surveillance scientifique et écologique et la croissance d’aménagements inappropriés dans et à proximité de nombreux parcs, actuels et projetés.

 

Des aires protégées aux frontières inadéquates

Une autre tendance inquiète la SNAP, soit les propositions de création de parcs ou autres aires protégées excluant des parties importantes des écosystèmes qu'ils sont censés protéger. Par exemple, un nouveau projet de parc au Nunavik exclut l’habitat de la seule population mondiale de phoques d'eau douce en raison d’intérêts liés à l’exploitation hydroélectrique. La SNAP Québec demande au gouvernement québécois de protéger l’intégralité de la rivière Nastapoka ainsi que son bassin versant dans le cadre de son engagement à protéger 20 % du territoire du Plan Nord d'ici 2020.

Scénario similaire pour la rivière Dumoine, très prisée des amateurs d’eau vive au Québec. Environ le tiers de son bassin versant est protégé alors que de grandes étendues de forêts anciennes et sauvages sont exclues de la zone protégée et pourraient être affectées par les opérations forestières ou la villégiature. « Une rivière n’est pas vraiment protégée si son bassin versant ne bénéficie pas lui aussi de mesures de protection » affirme Sylvain Archambault, responsable aires protégées et utilisation du territoire pour la SNAP Québec.

 

Des impacts dus aux compressions budgétaires

« Cette année, la tendance globale s’annonce très décourageante. Parcs Canada, qui été durement touché par les compressions budgétaires, est en voie d’éliminer 638 postes à l’échelle du pays. Or, cela signifie que près de 30 % des scientifiques et des techniciens qui travaillent à restaurer et à surveiller la santé écologique des parcs nationaux fédéraux perdront leurs emplois. Ces réductions de personnel se traduiront également par une saison moins longue dans de nombreux parcs et une diminution de la supervision, ouvrant ainsi la porte à une utilisation inappropriée des parcs », explique Sylvain Archambault.

« Les compressions budgétaires non seulement mettent de plus en plus en péril la santé écologique de nos parcs, mais elles causent également des préjudices économiques au secteur du tourisme et aux collectivités avoisinantes des parcs. D’après les recherches du gouvernement fédéral, chaque dollar dépensé dans les parcs nationaux fédéraux contribue à hauteur de cinq dollars au produit intérieur brut du Canada. Le parc national Forillon, en Gaspésie, écopera avec une trentaine de postes touchés. Pourquoi le gouvernement ne reconnait-il pas les retombées importantes qui découlent des investissements faits dans nos parcs? », ajoute M. Archambault.

 

Des projets pétroliers dans le golfe du Saint-Laurent.

De nombreux parcs nationaux fédéraux ou québécois se trouvent en bordure du golfe du Saint-Laurent et risquent d’être affectés par l’industrie pétrolière. Une compagnie pétrolière a des permis d’exploration immédiatement en face du parc national de Gros-Morne, sur la côte ouest de Terre-Neuve, et doit y forer d’ici janvier 2014. Il en est de même au site de Old Harry où un forage pourrait avoir lieu d’ici janvier 2015 avec le potentiel d’affecter plusieurs parcs nationaux.

 

Sur une pente descendante

La SNAP publie un rapport annuel sur l’état des parcs au Canada depuis 2008. Dans son premier rapport, elle a loué le taux de création de parcs par le gouvernement fédéral. Dans les rapports suivants, elle a fait état du ralentissement dans la création de parcs, de la nécessité d'augmenter le nombre d’aires marines protégées et de certains aménagements inappropriés qui commençaient à surgir.

 

Source: SNAP

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