LETTRE D'OPINION: Saint-Bruno en miettes

0

En soustrayant ses principaux écosystèmes forestiers matures qui sont limitrophes avec le Parc du Mont-Saint-Bruno tout en déclarant adhérer au Corridor forestier montérégien, le projet de Plan de conservation des milieux naturels de la Ville de Saint-Bruno est essentiellement une pièce de propagande dont le but est de confondre les Montarvillois.

Dans son livre, Le Québec en miettes, qu’il vient de publier aux éditions Orinha, le naturaliste et éditeur de la revue Québec sauvage, Michel Lebœuf, écrit assez justement, «Quand on isole un petit bois alors que s’y trouvait une vaste forêt, un vortex s’amorce en son sein : une spirale d’événements s’enclenche. Ce petit bois auparavant si riche se transforme en un ersatz de nature, un avatar non fonctionnel, une bizarrerie inclassable…». Et bien c’est exactement le sort que le plan de conservation de la Ville réserve à la forêt des Hirondelles et à la forêt qui se trouve derrière le pensionnat des Sacré-Cœur que la Ville a zonée «résidentiel» dans son plan d’urbanisme 2009.

Que les rédacteurs du plan de conservation osent encore nous faire croire que le projet résidentiel du sénateur Massicotte va sauvegarder 60 % de l’écosystème forestier de la forêt des Hirondelles est un mensonge qui a été pourtant maintes fois dénoncé par des scientifiques de l’environnement au cours des derniers mois. Puisque le projet résidentiel s’étale sur 100 % de la superficie de la forêt en question, la Ville est intellectuellement malhonnête de parler de conservation puisqu’il en résultera une fragmentation complète de l’écosystème en question. Le même phénomène se reproduira quand les promoteurs voudront développer la forêt des Sacré-Cœur. La Ville s’apprête ainsi à émietter ses milieux naturels les plus précieux, nommément les marais et marécages au sud 116 où il ne reste plus que 39 hectares d’un territoire qui s’étendait sur plusieurs centaines d’hectares de terres humides avant qu’on y permette tous les projets résidentiels depuis l’arrivée au pouvoir de l’équipe Benjamin. On s’étonnera ensuite que les sous-sols montarvillois soient inondés par centaines dès qu’une pluie diluvienne frappe notre ville.

Conclusion, ce plan de conservation des milieux naturels de Saint-Bruno n’est qu’un exercice de relations publiques qui masque bien maladroitement l’incurie scientifique qui prévaut à la Ville. Espérons que les Montarvillois ne soient pas dupes de cette opération cosmétique.

 

Source: Michel Desgagné, éco-documentariste montarvillois

Partager.

Répondre