Par Claire Bolduc,
Présidente de Solidarité rurale du Québec
Voilà, après 35 jours de campagne électorale faite de débats, d’affrontements, de promesses, de commentaires journalistiques et d’échanges sur Twitter, l’heure du vote est arrivée! Les communautés rurales sont loin d’avoir été le sujet de prédilection des candidats ou de leur chef durant cette campagne. Au cours de cette période de grand placotage, avez-vous entendu ceux qui sollicitent votre appui vous parler de l'ampleur des défis qui concernent les communautés rurales? Ceux ou celles qui souhaitent vous représenter désormais à l’Assemblée nationale ont-ils pris le temps de vous écouter, de comprendre ces réalités qui font votre quotidien? Ont-ils, ont-elles exprimé leur vision du futur de votre village, de votre milieu de vie? Quelles sont leurs propositions pour répondre aux défis auxquels font face nos communautés?
Si peu, presque rien. Peut-être par méconnaissance des enjeux ruraux ou par simple désintérêt… De grands projets ont été proposés, mais aucun plan pour développer et rendre prospère l’ensemble des communautés rurales et les régions, pour freiner la dévitalisation des milieux ou l’exode des jeunes de nos régions, pour mieux desservir nos territoires… Si peu de choses, je vous dis! Oh! Bien sûr… Le Plan Nord, l’économie, les redevances minières, le grand ménage dans la bureaucratie ou la corruption…
Pourtant, plusieurs enjeux nous concernant auraient pu inspirer nos politiciens. Qu’on pense seulement aux défis démographiques, à l’émergence de nouveaux modèles économiques, aux enjeux qui touchent l’éducation à tous les niveaux et au rôle majeur des maisons d’enseignement dans nos milieux, pas seulement les frais de scolarité à l’université. Nous aurions voulu que les partis nous parlent, qu’ils saisissent l’effervescence qu’il y a dans nos communautés, effervescence qui ne demande qu’à être encouragée et soutenue.
Ce désintérêt et la vision à court terme de nos politiciens ne font qu’accentuer notre cynisme. Mais il est de notre devoir d’outrepasser ce sentiment et de voter, car même si nos politiciens ne sont pas toujours à la hauteur, ils demeurent nos représentants. Alors, dans cette époque où le sens de l’État se perd, il faut aller au-delà du cynisme et voter! Participons à cette élection, choisissons la direction que le Québec doit prendre! Votons! Car voter, c’est s'exprimer; c’est avoir la possibilité de faire un choix senti le 4 septembre prochain, de manière à ce que notre réalité, nos besoins et nos aspirations aient leurs échos dans le prochain gouvernement. Ne laissons donc pas à d'autres le loisir de décider de notre représentation et de notre avenir.
Le vote des ruraux est plus important que jamais; il fera peut-être la différence au gouvernement puisque 63 des 125 circonscriptions sont constituées d’au moins une communauté rurale. Ruraux, votre vote compte, il faut vous en prévaloir et voter avec vos convictions pour que les changements qui s’amorcent vous ressemblent.
Et je nous souhaite un gouvernement à l’écoute de ses citoyens et communautés rurales! Puisque tant vaut le village, tant vaut le pays!
Source: Solidarité rurale du Québec
