Vers un nécessaire virage écologique

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Par Lauren Rochat


Mots clés : Laure Waridel, Équiterre, changements climatiques, économie verte

 

 

Aujourd’hui, la crise climatique affecte la biodiversité, et donc, nous affecte : en 2010, 42 millions de personnes ont été déplacées à cause des catastrophes naturelles, dont 90% liées aux changements climatiques.

Ces situations de crise ne sont pas qu’un problème environnemental : elle révèle une crise systémique. Il s’agit de reconsidérer le calcul de nos richesses afin de soutenir l’émergence d’une économie verte pour effectuer un réel virage vert.

 

Questionner nos valeurs économiques

Le 1er déterminant social de la santé est les conditions socioéconomiques des individus. Or, aujourd’hui, la situation actuelle montre une augmentation de ces inégalités dans le monde.

En effet, bien que le PIB mondial continue de croître, le niveau de bonheur des personnes ne semble pas augmenter. Une des raisons est la manière de calculer  nos richesses : par exemple, une femme enceinte prenant un congé maternité est considérée comme une perte économique, alors qu’elle permet un apport démographique.

Inversement, un accident routier est considéré comme un gain. Ainsi, le PIB n’est pas un indicateur de bien-être, mais une mesure du montant des revenus, quelle qu’en soit l’origine productive.

Le PIB est donc un indicateur très réducteur : il ne renseigne pas sur le niveau de bonheur des individus. Il continue cependant d’être très utilisé, car il permet de mesurer la puissance économique d’un pays, de mesurer les atouts d’une nation dans la compétition mondiale.

Or, les facteurs de succès d’une espèce ne sont pas la compétition entre elles. Kropotkine, en 1906, publiait un essai sur la nécessité de l’entraide mutuelle, s’opposant aux théories darwiniennes de « la sélection naturelle par la loi du plus fort » (Mutual Aid : A Factor of Evolution).

Kropotkine souligne la nécessité de l’entraide pour l’évolution des espèces, notamment pour l’espèce humaine, et entre les groupes humains.

 

"Si tu veux aller vite, marche seul, mais si tu veux aller loin, marche en groupe". (Proverbe africain)

 

Laure Waridel soulignait l’importance de l’entraide, la nécessité de réaliser ce changement ensemble : « Notre plus grande richesse au Québec est ce que l’on crée ensemble », en référence au 22 avril dernier.

 

Vers le développement d’une économie verte

Les interactions et les liens entre l’économie, le social et l’environnement ne peuvent plus être ignorées.  En effet, une économie ne peut être en bonne santé sans une société saine, qui elle-même a besoin d’un environnement de qualité. On fait donc face à une crise systémique lorsque l’on compartimente les sphères d’action.

Laure Waridel – Le Québec en transition? Le nécessaire virage écologique. Photo de Mariève Vautrin – Tous droits résérvés

Aujourd’hui, bien que les études économiques commencent à s’intéresser à l’aspect social, la question de l’environnement dans l’économie monétaire continue d’être ignorée.

Toutefois, on constate parallèlement la mise en place d’une nouvelle économie porteuse d’espoir : une économie verte. De nouveaux domaines apparaissent. On peut citer, par exemple, la valorisation des calculs de services environnementaux lors de la réalisation de projet, ou le développement des analyses de cycles de vie, qui sont de plus en plus intégrés à la conception des produits.

Par exemple, l’écoconception connaît ainsi une nette augmentation de sa pratique.

Bien que les catastrophes naturelles peuvent faire évoluer les consciences (par exemple, la catastrophe nucléaire au Japon a amené de nombreuses réflexions sur nos choix énergétiques), Laure Waridel pense qu’il y a deux principales façons de permettre un changement : il s’agit, d’un côté, de poser des actions qui dénoncent les pratiques actuelles, et de l’autre, émettre des propositions d’actions.

 

"Ceux qui luttent ne sont pas sûrs de gagner, mais ceux qui ne luttent pas ont déjà perdu". (Berthold Brecht)

 

Source: GaïaPresse

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