Confier à SNC-Lavalin la réfection et l’opération de Gentilly-2 ?

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Photo de -AX- – Flickr

Réagissant à l’offre « désintéressée » de Candu énergie limitée, filiale à part entière de SNC-Lavalin, de prendre sous bail de location la réfection et l’opération de Gentilly-2 à des conditions inconnues, Nature Québec ne peut envisager un scénario ou une entreprise privée et, a fortiori SNC-Lavalin, ferait mieux que Hydro-Québec en matière de coûts de reconstruction et d’opération.

Selon Christian Simard, de Nature Québec, organisme membre du mouvement Sortons le Québec du nucléaire, « SNC-Lavalin ferait mieux de concentrer ses énergies à régler ses problèmes de gouvernance et de répondre aux allégations dans le projet du CUSIM que de lancer des propositions désespérées pour essayer de sauver la mise et d’aller chercher un maximum de fonds publics dans la poursuite de l’aventure nucléaire ».

Christian Simard rappelle aussi que le Québec a déjà joué dans le film des partenariats publics-privés et des baux de location en énergie. Hydro-Québec doit payer à Trans-Canada Énergie un minimum de 200 millions de dollars par an pour ne pas produire d’énergie à sa centrale au gaz naturel de Bécancour. Elle a déjà payé un minimum de 800 millions de dollars en pénalités pour ne rien produire, car le coût au kilowatt/heure de la centrale est trop élevé pour que cette énergie puisse être écoulée sur les marchés. Qui plus est, si la situation ne change pas, Hydro-Québec devra débourser un autre 1,8 milliard de dollars à Trans-Canada pour laisser sa centrale fermée… On ne voit pas comment reconstruire une centrale nucléaire et l’opérer sous bail pourrait être un bon choix dans un contexte de surplus d’énergie et de prix très bas du gaz naturel qui avantage, en théorie, cette filière pour la production électrique. « Alors que même la production électrique au gaz s’avère extrêmement coûteuse pour Hydro-Québec, qu’en serait-il d’une production nucléaire sous bail ? C’est un marché de dupes que propose aux Québécois la filiale de SNC-Lavalin », de poursuivre Christian Simard.

Cette proposition désespérée de la filiale Candu énergie et le lobby des entreprises nucléaires qui gravitent autour de cette filière qui espéraient profiter du mégachantier de construction expliquent peut-être la « grogne » organisée et la pression qui s’exerce sur le gouvernement Marois. À moins de rogner sur la sécurité, on ne voit pas comment l’entreprise privée pourrait faire mieux qu’Hydro-Québec en matière de réfection et d’opération, alors que les coûts du nucléaire explosent partout et que des pays comme l’Allemagne, la Suisse et le Japon ont décidé de se retirer de cette filière.

Lors de l’achat d’Énergie atomique du Canada via sa filiale Candu (TSX : SNC) le communiqué d’annonce du 29 juin 2011 précisait que « L’entreprise déploiera toutes ses ressources pour augmenter sa part de marché dans le secteur des services, pour obtenir de nouveaux projets de prolongement de vie utile (…) afin de garnir le carnet de commandes de CANDU Énergie ». L’entreprise a engagé la firme Hill+Knowlton Strategies pour ses communications.
 

Source: Nature Québec 

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