Faciliter l’adaptation des aires marines protégées d’Amérique du Nord aux changements climatiques

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Les principaux prédateurs marins comme le thon et les requins souffrent des effets des changements climatiques, parce qu’ils ont de moins en moins de proies et que la répartition spatiale de ces proies change. Un nombre infini d’autres animaux marins et de plantes marines sont également touchés.

Pour atténuer ces changements ou pour que les aires marines protégées (AMP) s’y adaptent, on peut notamment concevoir des AMP et des réseaux d’AMP qui intégreront les changements en question, ainsi que d’autres considérations liées aux changements climatiques. C’est pourquoi la Commission de coopération environnementale (CCE) a publié le document intitulé Scientific Guidelines for Designing Resilient Marine Protected Area Networks in a Changing Climate (Lignes directrices scientifiques pour la création de réseaux d’aires marines protégées résilientes dans le contexte des changements climatiques), en collaboration avec le Conseil international pour l’exploration de la mer (CIEM), en s’appuyant sur les travaux de 33 experts nord-américains de premier plan. Ces lignes directrices ont été présentées à la Restore America’s Estuaries Conference à Tampa (Floride). Pour les télécharger, cliquez ici.

Les changements climatiques touchent les océans de la planète et bon nombre des espèces qui en dépendent. On sait que l’augmentation de la température des océans cause une réduction des populations de phytoplancton et de zooplancton, qui constituent une source de nourriture importante pour les poissons et les mammifères marins. L’augmentation du niveau des océans peut voir un impact sur les sites de nidification des tortues et sur l’habitat des oiseaux marins. Par ailleurs, le cycle du carbone subit les effets des températures plus élevées et de l’acidification des océans. Cela provoque le blanchiment et la disparition des récifs coralliens, qui sont un habitat sous-marin et une aire de croissance importants pour d’innombrables espèces de poissons, de mollusques et de crustacés ayant une importance cruciale pour les humains. Par ailleurs, cela a une incidence négative sur les puits de carbone naturels comme les mangroves, les marais d’eau salée, la zostère marine et les marais littoraux, en réduisant leur capacité à éliminer le dioxyde de carbone de l’atmosphère.

La taille des AMP, leur emplacement et le rôle que joue chacune d’elles pour réduire les pressions imposées notamment aux activités de pêche et à la conversion des habitats côtiers ne sont que quelques-uns des éléments qu’on prend en compte pour créer des AMP résilientes face aux changements climatiques. Les lignes directrices pratiques de la CCE aideront les scientifiques, ainsi que les responsables de la planification et de la gestion des AMP, à mieux concevoir, gérer, évaluer et adapter les AMP et les réseaux d’AMP à la lumière des changements climatiques potentiels à l’échelle nationale et continentale. Elles comprennent quatre sections :

  1. Protéger les espèces et les habitats jouant un rôle crucial pour les écosystèmes, ou ceux qui suscitent des préoccupations spéciales au chapitre de la conservation
  2. Protéger les puits de carbone potentiels
  3. Protéger les liens écologiques et les voies de passage d’un grand nombre d’espèces
  4. Protéger l’ensemble de la biodiversité présente dans la zone biogéographique ciblée

En novembre 2012, la CCE publiera un document d’accompagnement – guide pratique à l’intention des gestionnaires des AMP et des planificateurs des réseaux d’AMP sur la façon de mettre en œuvre ces lignes directrices.

L’Amérique du Nord est la région idéale pour mettre à l’essai ces initiatives de portée mondiale, en raison de l’interconnectivité de ses océans, de la diversité de sa vie marine et de ses quelque 2 000 AMP. Les lignes directrices définissent certains des avantages de la collaboration à l’échelle d’une région comme l’Amérique du Nord, étant donné que la connectivité est particulièrement importante pour les espèces migratoires et celles qui se déplacent durant les étapes de leur vie. Par ailleurs, les lignes directrices indiquent que la collaboration internationale renforce les capacités des divers intervenants grâce au partage des expériences.

Les experts et les responsables des AMP au Canada, au Mexique et aux États-Unis collaborent depuis dix ans dans le cadre du Réseau nord-américain d’aires marines protégées (RNAAMP), afin de préserver la biodiversité marine de l’Amérique du Nord. Les lignes directrices ont été préparées par Robert J. Brock (NOAA MPA Center), Ellen Kenchington (Pêches et Océans Canada) et María Amparo Martínez-Arroyo (Universidad Nacional Autónoma de México), en collaboration avec le groupe d’étude du Conseil international pour l’exploration de la mer chargé de concevoir les réseaux d’AMP dans le contexte des changements climatiques (ICES-SGMPAN).

Pour en savoir plus, visitez le site www.cec.org/marines.

 

Source: Commission de coopération environnementale

 

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