Gaz de schiste : intérêts privés VS intérêt public et bien commun

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L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) s’étonne du ton insultant de monsieur Lucien Bouchard, président de l’Association pétrolière et gazière du Québec, envers les écologistes, mais également envers la ministre des Ressources naturelles, madame Ouellet ainsi que les citoyennes et citoyens. « On va faire des petits tours en Pennsylvanie, voir quelques puits avec d’autres écologistes pour se faire montrer des endroits où ça n’a pas marché et on dit que c’est affreux. »  Voilà une belle façon de tourner en ridicule celles et ceux qui s’opposent au développement du gaz de schiste pour des questions de santé et de sécurité.

« Les études et les témoignages se multiplient sur les problèmes de pollution de l’air [1] et les gaz à effet de serre [2], sur les nombreux cas de contamination de l’eau [3], d’explosions [4], de tremblements de terre [5], de morts d’animaux de ferme [6] et de villages dévastés par une présence très intensive de camions et d’équipement [7]. Même au Québec, avec le peu d’expériences que nous avons eues, les gens sont déjà en détresse, comme en témoigne éloquemment le film « 20000 puits sous les terres » (gratuit sur Youtube) » commente Kim Cornelissen, vice-présidente de l’AQLPA.

« En plus de nier ces problèmes, Monsieur Bouchard sème la confusion quand il déforme les chiffres en parlant de 30 % d’intégration du gaz de schiste en provenance de l’Ouest alors que l’Office national de l’énergie parle plutôt de 4 % [8].  Le site de l’industrie Gaz naturel canadien mentionne même que la production à grande échelle n’est pas encore une réalité au Canada [9]…» ajoute André Bélisle, président de l’AQLPA.

Il y a quelques semaines, Monsieur Bouchard menaçait de poursuivre le Québec; maintenant, il utilise les insultes et l’exagération alors que son collègue Michael Binnion, lui, utilise comme argument la majorité silencieuse pour nous laisser croire que l’opposition au gaz de schiste s’effrite [10] (tout comme le faisait monsieur Charest lors de la crise étudiante). Comment expliquer ce recours à de semblables tactiques ?  Simplement pour que nous baissions collectivement les bras et que nous acceptions enfin cette industrie qui ne fait aucun sens, particulièrement au Québec. Parce que c’est leur mandat de nous convaincre. Eux sont grassement payés pour ce faire.

C’est pour la santé et l’avenir de nos écosystèmes que les écologistes et comités citoyens ont récolté plus de 50 000 signatures de personnes qui refusent l’accès à leurs terrains aux gazières. C’est la qualité de vie de la population qui motive les conseils municipaux à voter des résolutions et des règlements pour protéger l’eau. C’est pour la protection de l’environnement que des juristes soutiennent ces initiatives par leurs précieux conseils, que des agricultrices et agriculteurs défendent leur terre et leur eau. Et l’argent n’est pas la motivation du collectif scientifique sur la question du gaz de schiste, ni des gens qui font des documentaires et des conférences sur le sujet.

« À titre d’ancien premier ministre, monsieur Bouchard devrait prendre acte de récents sondages sur ces questions ; les Québécoises et Québécois disent très majoritairement OUI aux énergies renouvelables et NON aux énergies redoutables [11] [12]. Le Québec doit donc miser sur les énergies renouvelables et respectueuses de l’environnement et des gens » conclut André Bélisle.