Le défi «Comment lutter contre le SURemballage et réduire le gaspillage alimentaire»

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Par Islem Yezza
Directeur Technique et Développement des Affaires chez Cascades


 

Du 14 au 21 octobre 2012 c'est la Semaine québécoise de réduction des déchets (SQRD). Des activités mettant en avant la réduction et le réemploi sont organisées partout à travers la province. Quatre défis sont aussi organisés : le Défi scolaire, le Défi municipalités, le Défi PME et le Défi survivre sans emballage.

Justement ce dernier défi me fait littéralement sursauter. Le Défi « Survivre Sans Emballage! » consiste à éviter un maximum d’emballages pendant la Semaine du 14 au 21 octobre 2012. Mais survivre quotidiennement sans emballage, est-ce possible? La réponse est catégorique NON. Le défi aurait dû être : Le défi « Comment lutter contre le SURemballage et réduire le gaspillage alimentaire ».

 

L’emballage, ce mal aimé

Lorsque l’emballage et l’environnement sont évoqués, surgit inévitablement le problème des déchets. Cependant, le problème n’est pas l’emballage en tant que tel, mais le suremballage, un phénomène qui coûte cher au fabricant et agace énormément le client.

Tout le monde semble en effet avoir oublié à quoi sert un emballage. La principale fonction de l'emballage est d’être au service du produit. L’emballage doit conserver et protéger le produit tout au long de la chaîne allant du fabricant au consommateur en passant par le transport et le stockage intermédiaire. Il évite ainsi qu'une partie du produit ne se perde ou ne s'abîme, ce qui impliquerait une perte économique et écologique beaucoup plus importante que celle causée par l'emballage. Un bon emballage constitue aussi une garantie pour la santé et la sécurité des consommateurs. Enfin, l'emballage a encore d'autres fonctions telles que la mise à disposition d'informations, le marketing, la diversification et la présentation des produits en portions adaptées.

Il est à noter que sur les 13 millions de tonnes de déchets produits annuellement au Québec, seulement 600 000 tonnes sont des déchets d’emballage, dont la moitié est récupérée. L’emballage représente aussi seulement 10% de l’impact environnemental des produits alimentaires.

 

Emballages éco-responsables : Concevoir mieux avec moins

Sous les pressions sociétales, réglementaires et politiques, de plus en plus d’entreprises optent pour l’éco-conception des emballages, qui s’avère finalement plus une opportunité qu’une contrainte.

Inspiré par l’adage « Less is more », l’éco-conception se traduit par moins de matières premières, moins de consommation d’énergie et une meilleure optimisation du transport. Le gain est non seulement environnemental mais également économique. Cette démarche est fréquemment profitable pour l'entreprise puisque, dans la majorité des cas elle contribue à augmenter les profits de l'entreprise, soit par une augmentation des ventes, soit par une réduction des coûts de production. Mais le gain n’est pas seulement économique et environnemental, c’est aussi un gain en termes d’image auprès des consommateurs. Bref, l’éco-conception permet d’augmenter vos profits, d’accroitre vos ventes et de réduire vos coûts de production.

 

Gaspillage alimentaire : L’emballage devient plus actif et plus intelligent

L’emballage est une des solutions à mettre en œuvre pour réduire le gaspillage des denrées alimentaires.

Entre le champ et l’épicerie en passant par le transport et la distribution, de grandes quantités de denrées alimentaires sont gaspillées. D’après un récent rapport de la FAO, le tiers de la nourriture que nous produisons dans le monde serait gâché, soit 1,3 milliard de tonnes de nourriture gaspillée chaque année. En première ligne se trouve les fruits et légumes frais, suivis par les produits laitiers. En Amérique du Nord, entre 40 et 50% de la nourriture produite se retrouve au site d’enfouissement. Selon Statistique Canada, chaque Canadien gaspillerait 183 kilogrammes de nourriture par an.

Parallèlement, l’industrie agro-alimentaire développe des emballages de plus en plus sophistiqués afin d’améliorer la conservabilité des aliments frais. Auparavant passif, l’emballage devient actif et même intelligent. Ces emballages sont regroupés sous l’appellation Smart Packaging. Ces emballages permettent de mieux répondre aux évolutions du marché et aux exigences des consommateurs et des industriels.

Les progrès technologiques ont permis le développement d’emballages dits intelligents intégrant de nouveaux systèmes d'étiquetage. Ces nouvelles étiquettes mettent à la disposition du consommateur une information claire et objective sur l’état de conservation d’un produit.

Quant aux emballages actifs, ils offrent bien plus qu’une simple protection, ils interagissent avec l'aliment, et dans certains cas, répondent à des changements du milieu environnant ou du produit lui-même. Ces emballages sont conçus de façon à incorporer délibérément des constituants qui libèrent ou absorbent des substances dans les denrées alimentaires emballées ou dans l’environnement des denrées alimentaires.  

 

Ce texte provient du blogue de l'auteur

 

À lire également: Sécurité alimentaire : Les emballages actifs et intelligents à la rescousse!

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