Le boisé des Hirondelles passe aux mains de l’UPAC

0

Par Marie-Eve Cloutier


Le boisé des Hirondelles – forêt mature de six hectares – où le promoteur Paul J. Massicotte projette de construite une trentaine de propriétés. Photo de Marie-Eve Cloutier – Tous droits réservés

Mots-clés : Boisé des Hirondelles, UPAC, transparence, gouvernements locaux

Le conseiller Denis Arpin a été pris aux mots : lors de la réunion municipale d’octobre, ce dernier a invité quiconque sachant quelque chose à contacter à l’Unité permanente anticorruption (UPAC) ou la Commission Charbonneau, le cas échéant. Selon ce qu’a appris TVRS, le chef du Parti Montarvillois, M. Martin Murray, a en effet l’intention de remettre le dossier du boisé des Hirondelles dans les mains de l’UPAC.

« Nous ne dirons pas qu’il y a de la collusion ou de la corruption. Cependant, on pense qu’il y a suffisamment d’éléments qui justifient que des personnes qui ont l’expertise, les compétences et la capacité d’agir fouillent le dossier », a annoncé le chef du parti d’opposition lors d’une rencontre citoyenne intitulée « Transparence et gouvernance locale au temps de la Commission Charbonneau ».

Sans donner plus de détails, Martin Murray s’était alors contenté de dire « qu’il y avait plusieurs possibilités, mais que le dossier allait se retrouver là où il doit aller ». Il a également ajouté que, malgré le manque de preuves, « certaines rumeurs parvenues à leurs oreilles [pourraient s’avérer]explosives ». 

 

 

Intimidation

Lors de la rencontre citoyenne, Stéphane Handfiled, chef de Vision démocratique et opposant à l’administration municipale du maire Richard Marcotte, est venu partager son témoignage sur les difficultés que rencontrent les citoyens à obtenir des réponses satisfaisantes sur la gestion des dossiers municipaux.

« Il y a un manque de transparence à Mascouche. Lorsqu’on pose des questions à nos élus, on nous répond “fais ta demande à l’accès à l’information”. Au final, on nous dit toujours qu’une exception à la loi fait en sorte que nous ne sommes pas obligés de nous remettre l’information demandée », a dénoncé Stéphane Handfield. 

À Mascouche, il pleut des mises en demeure contre les citoyens qui osent dénoncer quoi que ce soit, a ajouté Stéphane Handfield. Le citoyen est d’ailleurs en attente d’un procès avec une poursuite de 525 000 $. Il a dénoncé publiquement l’entreprise qui a obtenu le lucratif contrat de déneigement des bornes-fontaines à 650 $ chacune (640 000 $ par année). 

 

L’opposition gardée dans le silence

Michèle Archambault, seule conseillère du parti d’opposition à Saint-Bruno, vit sensiblement le même calvaire depuis qu’elle a été élue en 2009. « Quand j’interviens lors des réunions du conseil, je me bute à une administration où tout est déjà décidé d’avance », a-t-elle fait valoir. 

Lors des comités pléniers, les membres du conseil municipal peuvent poser leurs questions concernant les sujets à l’ordre du jour. Dans certaines municipalités, le règlement stipule que tous les conseillers doivent y assister. À Saint-Bruno, ce n’est pas le cas. « J’ai donc été exclue des comités pléniers dès le départ », a expliqué Michèle Archambault. 

Dans ce contexte, la jeune conseillère doit se contenter d’aller chercher tous les documents à l’hôtel de ville, pour se préparer la réunion du conseil. « Parfois, ce sont des dossiers assez complexes et je ne dispose que de trois jours pour me faire une tête. Je dois me prononcer, car un conseiller ne peut pas s’abstenir de voter. Je suis imputable des décisions que je prends et lorsque nous avons si peu de temps pour nous faire une idée du dossier, c’est difficile. Je ne souhaiterais pas ce genre de situation à personne », a dénoncé Michèle Archambault.  

 

Source: GaïaPresse

Partager.

Répondre