« L’épisode de smog actuel est très particulier, il est hors saison, ni en été ni en hiver, on y retrouve autant l’influence de la pollution automobile que celle du chauffage au bois, nous y reconnaissons, tel que prévu, la signature évidente du réchauffement de l’atmosphère » déclare André Bélisle, président de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA). L’AQLPA rappelle ainsi qu’une des conséquences du réchauffement planétaire est l’augmentation du nombre d’épisodes de smog ainsi que la survenue du phénomène en toutes les saisons, notamment l’automne et l’hiver.
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| Photo de MPD01605 – Wikipedia commons |
Or, le Québec subit depuis plusieurs jours un épisode de smog. Les conditions climatiques favorables à la formation de smog sont la température plus élevée, l’humidité plus élevée et l’absence de vent. Le smog est causé par les émissions polluantes en provenance du chauffage au bois résidentiel, de l’activité industrielle et des véhicules. Il est important de savoir que les épisodes de smog ne sont pas limités aux milieux urbains, surtout en hiver. Ces derniers jours, la qualité de l’air a été mauvaise dans plusieurs régions en plus de Montréal et Laval : Gatineau, Vaudreuil/Soulanges/Huntingdon, Vallée du Richelieu/Saint-Hyacinthe, Lachute/Saint-Jérôme, Lanaudière, Mauricie, Drummondville/Bois-Francs, Estrie, Québec, Beauce et Montmagny/Islet.
Le smog est un sérieux problème environnemental avec un impact direct sur la santé humaine. D’ailleurs l’AQLPA avait émis un communiqué en février dernier suite à la publication d’une analyse dans The Journal of the American Association qui faisait un lien direct entre la présence de polluants dans l’air et l’augmentation du risque à court terme d’un incident cardiaque. Ici au Québec, le Dr François Reeves, cardiologue, professeur agrégé de médecine, Université de Montréal, sensibilise la population et les instances gouvernementales sur les effets de la pollution atmosphérique et le phénomène du smog sur la santé humaine et introduit les concepts de cardiologie environnemental dans son livre intituléPlanète Cœur, Santé cardiaque et environnement(Multimondes et Éditions du CHU Sainte-Justine, 2011). Il a répertorié nombreuses études démontrant les liens directs entre la pollution atmosphérique et à l’augmentation des cas d’hospitalisation et de décès liés aux maladies cardiovasculaires.
Un épisode de smog comme celui que nous venons de traverser au Québec est l’occasion de rappeler à nos gouvernements que la qualité de l’air doit demeurer une priorité et que des mesures de réduction des émissions polluantes doivent être mises de l’avant. Des programmes déjà en place tels que Faites de l’air!(recyclage de vieux véhicules) et CHANGEZ D’AIR! (retrait et remplacement des vieux appareils de chauffage au bois) sont une belle amorce. D’autres mesures doivent aussi être priorisées comme le programme d’inspection des véhicules automobiles (PIEVA), l’électrification des transports ainsi que le développement des transports collectifs.
Certaines bonnes habitudes peuvent contribuer à la réduction du nombre et de la durée des périodes de mauvaise qualité de l’air et devraient être adoptées en tout temps, mais surtout pendant les jours de smog : réduire l’utilisation de l’automobile (en choisissant les transports en commun, le covoiturage, le vélo ou la marche), ne pas laisser tourner l’automobile au ralenti, éviter le chauffage au bois en ville, et en campagne, appliquer les bonne pratiques de chauffage au bois et utiliser des installations répondant aux normes environnementales actuelles. L’accumulation de polluants dans l’air est favorisée par l’absence de vent, donnant lieu à un épisode de smog. Il est donc très important, lorsqu’un avertissement de smog est donné, que les citoyens et citoyennes adoptent dès le premier jour, des comportements visant à minimiser les émissions polluantes de façon à ne pas accentuer le phénomène.
Source: AQLPA
