Les négociations en trois temps : atténuation, adaptation et souffrance

0

Par Catherine Gauthier


L’expert des questions énergétiques et climatiques Pierre Radanne. Photo de Catherine Gauthier – Tous droits réservés

Mots-clés : COP18, Doha, Qatar, Nations Unies, Convention-cadre des Nations sur les changements climatiques, francophonie, République Démocratique du Congo, Suisse, Québec


Ce jeudi soir à Doha, la délégation de la République Démocratique du Congo, en sa qualité de président du Sommet de la Francophonie organisait une concertation des experts francophones, grâce au soutien du gouvernement suisse.

L’expert des questions énergétiques et climatiques Pierre Radanne a partagé sa vision des enjeux de la conférence auprès de plus d’une soixantaine de délégués francophones d’Afrique, d’Asie, d’Europe et du Québec.

 

Atténuation, adaptation et souffrance

Selon Radanne, trois éléments sont essentiels aux négociations, soit l’atténuation (réduction des émissions de GES), l’adaptation et la souffrance.

Il a expliqué que si les parties ne mettaient pas suffisamment d’efforts pour l’atténuation des changements climatiques. Il en résulterait des coûts plus importants en adaptation et des impacts graves menant à une très grande souffrance. 

Pour réduire la souffrance, il devient alors impératif de miser sur l’atténuation, au cours des présentes négociations.

 

Climato-pessimisme

L’expert Pierre Radanne a également parlé du danger du « climato-pessimisme ». 

À son avis, il faut éviter la déprime de la première semaine des négociations où il ne se passe généralement rien. Par ailleurs, quand les négociations sont rompues, les changements climatiques eux ne s’arrêtent pas pour autant. 

« Si on rompt la négociation, on n’a absolument aucune garantie de quand elle va reprendre ». C’est une option trop dangereuse, a-t-il ajouté.

Ainsi, il vaut mieux garder toutes les parties ( les pays) dans le processus, car il y a de meilleures chances de garder le contrôle sur celles-ci. De surcroît, les exclure ne les inciterait pas davantage à prendre part aux accords internationaux de lutte contre les changements climatiques.

 

Une question d’équité

Peu avant la clôture de la session de concertation, un délégué du Mali a demandé ce qui garantissait que le prochain protocole soit ratifié. 

La réponse décevante est qu’il n’y a tout simplement rien qui garantisse la ratification d’un Kyoto #2# par tous les pays. Le Malien a alors répliqué qu’il « ne compren[ait]pas comment ont [pouvait]manger la mangue sans faire partie du Protocole du Manguier », soulevant la délicate question de l’équité dans les négociations.

 

Source: GaïaPresse

Partager.

Répondre