Plus de femmes doivent participer aux décisions sur les enjeux climatiques

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Par Mahdiah El-Jed


Photo de africa – Freedigitalphotos.net

Mots-clés : Changements climatiques, ONU Femmes, GenderCC–Women for Climate Justice, Farming First, Fondation Mary Robinson-Justice Climatique

 

La COP18 de Doha pourrait bien être celle qui reconnaîtra, finalement, que les femmes ont leur mot à dire dans l'adoption de politiques efficaces pour contrer les effets des changements climatiques.

Selon la Dre Lindiwe Majele Sibanda de l'organisme Farming First, dans cette présente 18e Conférence des parties de Doha, les femmes sont encore minoritaires. Des statistiques indiquent qu'on ne retrouve que 30 % de femmes chez les délégués et participants inscrits, et seulement 10 % chez les chefs de délégations qui participent aux négociations de la CCNUCC.

« Il existe un nombre insuffisant de femmes aux tables qui prennent des décisions prioritaires au sujet des changements climatiques et de leurs impacts sur les environnements humains ", a-t-elle déclaré lors d'un atelier sur le genre, qui s'est tenu en matinée du mardi 27 novembre.

 

Les femmes fortement touchées

Or, la COP18 devrait offrir une occasion de faire entendre les voix des femmes dans les négociations sur le climat et de confirmer leur participation ainsi que leur leadership.

Car des données, études et témoignages le confirment : les phénomènes météorologiques extrêmes des dernières années ont eu des effets dévastateurs sur les femmes et leurs enfants, au point tel que la communauté internationale a été forcée d'entreprendre des actions concrètes.

Selon l'organisme GenderCC – Women for Climate Justice, il est essentiel de reconnaître que les femmes jouent un rôle déterminant dans leurs communautés. En conséquence, elles doivent participer au développement des politiques et être incluses dans la prise de décision lorsqu'il est question de pallier aux changements climatiques.

En effet, l'intégration des questions relatives aux droits des femmes et à l'égalité des genres dans les mesures d'atténuation de la perte de biodiversité, du changement climatique et de la déserfication ne peut plus être évitée. D'autant plus que la prise en compte des impacts sur les femmes intensifie l'efficacité des interventions, des programmes et des ressources.

Lakshmi Puri de l'organisme ONU Femmes a rappelé que la représentativité des femmes est une condition préalable pour l'élaboration de politiques qui tiennent davantage compte de la dimension du genre. Ce qui n'est pas toujours le cas.

À son avis, ce serait rendre service à la société civile que d'inclure une représentativité des femmes dans la procédure d'élaboration des politiques d'atténuation et d'adaptation.

Lakshmi Puri observe que les décideurs tendent à prendre le genre en compte uniquement dans les questions liées l'adaptation au changement climatique. Et ils ne regardent que le rôle des femmes dans les pays en développement.

Par contre, en matière d'élaboration des mesures d'atténuation du changement climatique dans les pays fortement émetteurs, soit les pays riches, cette dimension est presque totalement ignorée dans la recherche, dans l'élaboration des politiques, y compris dans le plaidoyer des ONG.

 

Faire jurisprudence

Selon Mary Robinson, de la Fondation Mary Robinson-Justice Climatique, il y a certes eu des avancées dans la promotion de l'égalité des genres et dans l'empowerment des femmes dans la politique internationale en matière de changements climatiques, mais il reste beaucoup à faire.

Une des initiatives entreprises à la COP18 est la proposition d'une instance qui permettrait l'accroissement de la participation des femmes dans le processus de négociation de la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques.

« L'adoption d'une décision durant la CdP18, qui verrait à introduire l'enjeu du genre contribuerait à envoyer un message politique clair et à augmenter la participation et la représentation des femmes. Cela soutiendrait que les hommes et les femmes choisis par les instances de la CCNUCC se préoccuperaient véritablement des dimensions du genre dans la recherche des solutions pour contrer les changements climatiques », a déclaré Mary Robinson.

Le sujet est rendu à l'étape cruciale des discussions relatives aux objectifs de développement durable ainsi que dans l'élaboration du cadre de développement « post-2015 ».

En conclusion de la journée traitant du genre, les participantes ont émis un souhait sans équivoque.

Une décision pour la prise en compte du genre ferait jurisprudence et servirait d'assise en matière de participation des femmes dans les négociations en matière de changements climatiques. Elle permettrait l'officialisation d'un engagement renouvelé envers les objectifs de promotion de l'égalité des genres et l'empowerment des femmes. 

 

Source: GaïaPresse

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