Doha, ville verte?

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Par Étienne Ravary


Mots-clés : Doha, Dubaï

 

Doha. Photo de Amjra – Wikipedia commons

À Doha ou Dubaï, comme dans d’autres perles de développement des sultanats de la péninsule arabique, l’économie est en effervescence. Le modèle reste le même : la ville et son économie s’appuient sur l’exploitation pétrole, lui permettant de jouir d’un développement accéléré.

Dans ce contexte, Doha est une ville essoufflée, où la perpétuelle augmentation des infrastructures assombrit la majeure partie de ses charmes. Si la beauté ambivalente du centre-ville de Doha est inhérente, qu’en est-il au niveau de l’efficience?

Voici quelques constats concernant son plan d’urbanisme.

À Doha, le centre-ville s’est bâti sur les vestiges des infrastructures assemblées à la hâte, alignant autrefois des baraquements mal organisés pour le commerce. L’économie de Doha s’est rapidement soumise aux revenus lucratifs de l’exploitation des ressources fossiles.

Au point où en moins de trois ans, la démographie est passée de 998 000 à 1 450 000 individus, faisant de Doha la reine du développement, surpassant sa voisine Dubaï.

La base du centre névralgique, le District 65, consiste en un amoncellement de grattes-ciels fraîchement construits, misant davantage sur la dimension esthétique que pratique.

L’impression se confirme lorsqu’on constate l’absence récurrente de toute infrastructure piétonnière à l’ensemble de la ville et de sa banlieue, consacrant un étrange cachet désertique contrastant avec l’omniprésence de la voiture.

Le réseau routier est aménagé de manière archaïque et constamment entravée par le nombre étourdissant de projets industriels. La majeure partie des routes partent du centre-ville pour s’étendre vers l’extérieur de la ville, là où le bâtiment et la voiture règnent seuls.

D’ailleurs, près de 60% de la population réside en banlieue, sans pour autant que la ville ait su développer les infrastructures adéquates.

Doha n’est toujours pas équipée de réseau de transport en commun.  Ce n’est que récemment que le ministère de la Municipalité et du Développement urbain a pris la décision de planifier un système de métro et de transport en commun pour désengorger les routes et diminuer l’émission de GES.

Outre le transport déficient, 16 % des émissions de gaz à effet de serre émis par la ville proviennent des usines de déstalinisation de l’eau de mer. L’eau potable qui en résulte est essentielle pour irriguer les terres et abreuver les habitants.

Finalement, concernant les améliorations effectuées par la Ville, soulignons l’adoption d’un Plan d’intégration des normes du bâtiment. Le plan fut adopté à la hâte à la veille de la CdP18 mais qui, ironiquement ne s’est pas appliqué au modèle de construction du Qatar National Conference Center (QNCC), bâti notamment aux fins de la conférence.

 

Source: GaïaPresse

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