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| Photo de Saperaud – Wikipedia commons |
Dans le cadre du 5e anniversaire de la réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic (RICEMM), la corporation de l'ASTROLab du Mont-Mégantic et le Cégep de Sherbrooke ont présenté un symposium qui portait sur « les problématiques et les solutions relatives à l'éclairage aux DEL blanches ».
En fait, il est de plus en plus connu depuis quelques années que la lumière bleue la nuit peut avoir des effets néfastes sur le ciel étoilé, la santé humaine et l'environnement. Devant ces constats inquiétants, la RICEMM s'est associée à de nombreux partenaires du milieu scientifique et de l'industrie afin de mieux cerner les problématiques relatives à ces dispositifs d'éclairage et de participer à l'élaboration de solutions visant à limiter les impacts négatifs, tout en profitant des avantages de cette technologie. Pour ce faire, la RICEMM et l'ASTROLab, en collaboration avec le Cégep de Sherbrooke, ont présenté un symposium sur «les problématiques et les solutions relatives à l'éclairage aux DEL blanches», le 11 décembre dernier, au Cégep de Sherbrooke (plus d'information au www.astrolab.qc.ca).
Ce symposium a permis de présenter les travaux réalisés par plusieurs spécialistes de la question sous forme de courtes conférences. Dix conférenciers notoires ont présenté leurs recherches en deux temps; en avant-midi, on exposait la problématique, avec des représentants de l'ASTROLab du Parc national du Mont-Mégantic (Pierre Goulet, directeur du PNMM et Sébastien Giguère, coordonnateur scientifique à l'ASTROLab), le directeur exécutif de l'Observatoire du Mont-Mégantic (Robert Lamontagne),deux enseignants et chercheurs du Cégep de Sherbrooke (Martin Aubé, physique et Johanne Roby, chimie) et un médecin spécialiste en pollution lumineuse (Dr Marc Hébert). En après-midi, l'heure était aux solutions. Un représentant de Philips-Lumec (Éric Ladouceur), le directeur général de Ledtech (Jean-Pierre Lavallée) ainsi que le président de la Société Royale d'astronomie du Canada (Robert Dick)ont présentés leurs solutions techniques d'éclairage, soit de nouveaux luminaires respectueux du ciel étoilé. Le président de l'International Dark-Sky Association, l'IDA-Québec (Mihai Razvan Pecingina), présentait sa solution réglementaire, de même que le coordonnateur à la réglementation de la ville de Sherbrooke (Pierre Langlois).
Trois kiosques de démonstration étaient par ailleurs installés sur la scène, afin de présenter les différentes solutions techniques mises de l'avant par les partenaires de la réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic (RICEMM) pour contrer les effets indésirables des DEL blanches. Avec la participation de ses trois MRCs, la RICEMM est présentement en processus de révision de la réglementation de façon à encadrer le déploiement des DEL sur le territoire et ailleurs au Québec. Il est donc de mise d'attendre avant de changer les luminaires actuels pour des luminaires au DEL, afin de le faire dans le respect du ciel étoilé.
«La lumière nocturne superflue, notamment la lumière bleue dont il est principalement question au symposium, a des incidences alarmantes sur la qualité du ciel étoilé, d'où l'importance d'en informer le plus de gens possible. Il faut agir rapidement si on ne veut pas perdre notre ciel étoilé, mais aussi potentiellement la santé humaine et environnementale, spécifie Martin Aubé, professeur-chercheur en astrophysique au Cégep de Sherbrooke. Pour préserver le ciel, il faut agir tout le monde ensemble.»
Impacts des DEL sur le voilement des étoileset la santé
La menace que représente l'éclairage aux DEL blanches pour la gestion de la pollution lumineuse réside dans le fait que, dans son état actuel, cette technologie émet une fraction significative de sa lumière dans la partie bleue du spectre. Le bleu se réfléchissant plus dans l'atmosphère, l'impact d'un luminaire aux DEL blanches sur la pollution lumineuse est beaucoup plus grand que celui d'un luminaire au sodium haute-pression par exemple, dont le pic d'émission se situe dans le jaune-orangé. En fait, un luminaire aux DEL blanches équivaut à l'impact de huit luminaires au sodium haute-pression, ce qui signifie que ce serait une rétrogradation par rapport à la conversion… autrement dit, si toutes les municipalités de la RICEMM passent à la technologie DEL de façon drastique, la conversion n'aura servi à rien.
De plus, au cours de la dernière décennie, l'impact majeur de la lumière nocturne bleue sur la suppression de la mélatonine, l'«hormone du sommeil» régulant notre horloge biologique, a été mieux documenté, conduisant à une prise de conscience de son importance pour la santé humaine. L'organisation mondiale de la santé classe maintenant les perturbations du cycle circadien comme un facteur «probablement cancérigène» chez l'être humain. Certaines études évaluent que jusqu'à 30% des cancers du sein pourraient être attribuables à de telles perturbations. D'autres impacts de la suppression de la mélatonine par la lumière bleue ont aussi été mis en évidence récemment: stress, insomnie, dépression, thermorégulation, état d'éveil et rythme cardiaque.
Source: ASTROLab
