Le dossier noir du boisé des hirondelles est déposé à l’UPAC

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Photo: Courtoisie

Un boisé mature de six hectares adossé au Parc national du Mont-Saint-Bruno et connu sous le nom de «boisé des hirondelles»,  défraie la manchette depuis plusieurs années.  La destruction de cet écosystème exceptionnel pour faire place à un projet de trente résidences de prestige  a mobilisé des centaines de Montarvillois qui demandent aux autorités locales de le conserver dans son intégralité. Confronté à l’obstination de la Ville de Saint-Bruno d’obtenir du MMDEFP le permis qui l’autorise à procéder à l’installation des égouts, de l’aqueduc et des rues qui permettront le lotissement du terrain, dusse-t-elle procéder à son dynamitage, le Parti montarvillois a rassemblé toutes les pièces de ce dossier pour le soumettre à l’Unité permanente anti-corruption.

Durant plus de vingt ans, des citoyens montarvillois ont à maintes reprises fait connaître au propriétaire, le Mount Bruno country club, MBCC, leur volonté de conserver l’intégrité de cette forêt située aux limites du parc national. En dépit d’un engagement à conserver ce terrain et signifié par écrit en mai 2004 à des citoyens du quartier, le MBCC reniait sa parole et signait l’année suivante, soit en 2005, une entente pour la vente de ce boisé mature au sénateur Paul J. Massicotte. Ce dernier rencontrait le maire Claude Benjamin au début de l’année 2006 pour lui faire part de sa volonté d’y réaliser un projet immobilier. Notons au passage que cet acte de lobbyisme ne sera jamais sanctionné par le Commissaire au lobbyisme. Quelques semaines après cette rencontre, le sénateur procédera à l’achat du boisé et déposera son projet dès le mois d’avril 2006 à la commission d’urbanisme. Dès lors la valeur de ce terrain connaîtra une hausse fulgurante passant de 134 000 $ en 2004 à près 3 millions de $ en 2012.

Ayant eu vent de cette opération immobilière contractée à leur insu, les citoyens vont entreprendre une longue bataille pour soustraire ce boisé à la destruction. Pétitions réunissant des milliers de signatures, manifestations regroupant des centaines de citoyens, représentations de dizaines de citoyens aux séances mensuelles du conseil de ville, incluant des experts comptables, des naturalistes réputés et des professionnels de la santé publique, rien n’ébranlera les autorités municipales. Cet aveuglement soulèvera le scepticisme de nombreux citoyens.

De guerre lasse, des citoyens décident de former un comité de sauvegarde du boisé des hirondelles et vont scruter à la loupe la gestion de ce dossier. 

En 2006, l’urbaniste du promoteur du Boisé des hirondelles, la firme Fahey et Associés et son chargé de projet, Bruno Bergeron, sont embauchés par la Ville pour faire la refonte du plan d’urbanisme de la Ville. À la même époque, le service d’urbanisme de la Ville embauche de gré à gré, le biologiste du promoteur Massicotte pour faire l’analyse écologique de dix milieux naturels dont le boisé des hirondelles.

Mettant en doute les conclusions du biologiste, les citoyens invitent des scientifiques à mener bénévolement une contre expertise dans le boisé des hirondelles. Ces derniers ne tardent pas à observer la présence de plusieurs spécimens d’une espèce floristique menacée et dûment protégée par la loi sur la qualité de l’environnement du Québec.

Quelques mois avant les élections municipales de 2009, la Ville adopte à la sauvette son plan d’urbanisme qui consacre l’urbanisation de tous les boisés matures adossés au Parc national du Mont-Saint-Bruno. Et cela en dépit de plusieurs mémoires déposés par des experts lors des audiences menées en 2000 par le gouvernement du Québec et qui consacrera la mission de conservation du Parc national du Mont-Saint-Bruno.

Restée sourde dès 2006 à la recommandation unanime de son propre comité consultatif sur l’environnement de préserver l’intégralité du boisé des hirondelles, les autorités municipales vont accélérer le rythme en 2010 pour obtenir du MDDEFP les permis nécessaires à la réalisation du projet de résidence de prestige du sénateur Massicotte.

En dépit de la présence d’une conseillère de l’opposition, Michèle Archambault, au conseil de ville, il devient évident que les autorités de Saint-Bruno refusent obstinément de répondre aux demandes d’informations adressées à la fois par la conseillère et les citoyens.

Confronté à autant de situations qui se prêtent aux conflits d’intérêts et dans le but de protéger l’intégrité du Parc national le plus fréquenté du Québec en instaurant une zone tampon entre le milieu résidentiel et le parc, le parti d’opposition à l’Hôtel de ville a rassemblé avec l’aide des citoyens, toutes les pièces du casse-tête et demande aujourd’hui l’aide de l’Unité permanente anti-corruption pour enquêter sur les aspects les plus troublants de ce dossier et entamer le cas échéant les procédures qui s’imposent.

 

Source: Parti montarvillois

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