Sans biodiversité, pas d’économie verte

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Par Marie-Eve Cloutier


Photo de graur codrin – Freedigitalphotos.net

Mots-clés : Braulio Ferreira de Souza Dias, Convention sur la diversité biologique de l’Organisation des Nations Unies, Montréal, PMAD, économie verte

« Malgré son importance économique, la biodiversité continue à décliner à des niveaux sans précédent », s’est inquiété Braulio Ferreria de Souza Dias, secrétaire exécutif de la Convention sur la diversité biologique de l’Organisation des Nations Unies, devant un parterre de gens d’affaires venus l’entendre lors d’un évènement du Conseil des relations internationales de Montréal.

La cause réside dans l’élaboration de politiques et dans la prise de décisions servant à préserver les écosystèmes, analyse M. Dias. Elles sont trop souvent perçues comme des coûts, donc des dépenses supplémentaires pour les contribuables. « Il faut d’abord réussir à faire comprendre aux gens que ces dépenses sont des investissements qui peuvent engendrer des retombées économiques significatives », a-t-il expliqué. 

 

Mieux valoriser les services écosystémiques

Pour arriver à comprendre qu’il s’agit bel et bien d’un investissement, il faut, enchaîne le Secrétaire général, mettre en évidence avec plus de clarté la valeur des services écosystémiques et de la biodiversité. Leur donner en quelque sorte une valeur économique. 

« Le secteur des biotechnologies est un exemple, car cette industrie à besoin de ressources génétiques et de variabilité génétique, deux éléments liés à la biodiversité », a ajouté le biologiste. Il a parlé de l’importance des écosystèmes pour l’industrie du tourisme. « La Grande Barrière de Corail génère à elle seule plus d'un milliard de dollars américains en chiffre d'affaires annuel, en attirant le tourisme en Australie », a-t-il mentionné.

Sans oublier le rôle joué par la nature concernant les « infrastructures écologiques », telles que l'approvisionnement en eau potable, la lutte contre l'érosion ou la protection du littoral.

 

Mettre en œuvre les politiques

Certes, il reste beaucoup de choses à apprendre concernant les outils à développer pour mieux préserver la biodiversité. Mais, ce qui importe le plus, pour le moment, est d'appliquer les politiques que nous possédons déjà, a estimé M. Dias. 

« Les Parties de la Convention sur la diversité biologique ont adopté, en 2010, un ambitieux plan stratégique pour la biodiversité jusqu’en 2020 », a rappelé le scientifique. Ce Plan est en fait un cadre d’action échelonné sur dix ans pour tous les pays et les parties prenantes engagés à préserver la biodiversité et accroître ses avantages pour les peuples. 

De plus, puisque les écosystèmes et les habitats concernés s'arrêtent rarement aux frontières municipales, il est également primordial d’encourager la coopération entre tous les niveaux de gouvernement. 

M. Dias s’est d’ailleurs dit particulièrement heureux de constater que l'un des objectifs du Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) de la Communauté métropolitaine de Montréal est de protéger 17 % de son territoire principal d’ici 2020, reflétant l'un des objectifs clés du Plan stratégique pour la biodiversité mondiale.

 

Source: GaïaPresse

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