La Ville doit passer à l’énergie électrique

0

Par Marie-Eve Cloutier


Photo de Djof – Flickr

Mots-clés : Pétrole, électricité, transport, Montréal, économie, écologie

 

Le directeur de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) est formel : il faut déployer un nouveau paradigme de l’énergie qui favorisera la conversion de l’économie du Québec vers une économie écologique. « Il faut s’affranchir du pétrole, c’est notre seule issue », a rappelé Robert Laplante lors d’une table ronde organisée par le groupe HumaniTERRE à propos des enjeux d'aménagement urbain et de transport à Montréal.


Les coûts du pétrole

Pour l’économiste, la réduction de notre empreinte écologique, la réduction des externalités négatives et la réduction des inégalités sociales renvoient à la mobilisation d’énergie. « Pour déplacer les marchandises et les personnes, il faut de l’énergie. Et en matière de transport, Montréal est prise dans une logique économique basée sur le pétrole », a expliqué Robert Laplante. 

Ce choix économique est inévitablement destructeur pour la métropole selon M. Laplante. « La force du dollar carbure au dynamisme pétrolier et étouffe le secteur manufacturier. C’est donc toute l’économie du Québec. Cette pression sur le secteur manufacturier tire la métropole vers le bas et ce n’est pas fini », a-t-il souligné. 

 

Favoriser l’hydro-électricité

Le chercheur déplore que l’usage de l’hydro-électricité passe après notre boulimie de pétrole. 

Chaque année, entre 9 et 15 milliards de dollars sont consacrés à l’importation de carburant fossile au Québec. « 70 % de cette somme sert à déplacer les marchandises et les personnes », a ajouté Robert Laplante. 

Paradoxalement, nous importons du pétrole qui coûte de plus en plus cher et la ressource que nous avons en abondance, soit l’hydro-électricité, nous place dans l’obligation de la vendre à perte aux Américains ou de laisser passer l’eau au-dessus des barrages a fait remarquer l’économiste. 

Robert Laplante insiste sur l’électrification du transport, et ce le plus rapidement possible : « Une étude de l’IREC démontre que si l’ensemble des projets existants d’électrification était réalisé d’un seul coup, il en couterait environ 7 milliards de dollars. Dans les deux premières années, on créerait au moins 50 000 emplois et des retombées iraient à 70 % dans l’économie du Québec. Voilà une occasion en or de redresser une partie des fonds publics. »


La place du citoyen

Lors de la conférence, outre le volet économique, les participant se sont demandé comment peut-on assurer un aménagement urbain et un réseau de transport où les citoyens auraient leur mot à dire. 

Selon Raquel Penalosa du Centre d’écologie urbaine, les technologies d’informations sont la clé. « Beaucoup d’information peut circuler via les réseaux sociaux et le partage de contenus sous licence Creative commons », a-t-elle cité en exemple. 

Pour Luc Doray, secrétaire général de l’Office de consultation publique de Montréal, l’apport du citoyen augmente la qualité des projets. « Cependant, encore faut-il que les décideurs se laissent influencer par les consultations publiques », a-t-il défendu. 

 

Source: GaïaPresse

Partager.

Répondre