Besoin de changement de cap majeur dans le secteur des mines

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Par Marie-Eve Cloutier


Photo de LHOON – Flickr

Mots-clés : Rapport du commissaire au développement durable, Québec meilleure mine, Québec solidaire, Martine Ouellet

 

Le Commissaire au développement durable fait un constat navrant des progrès réalisés depuis le rapport-choc déposé par le Vérificateur général en 2009 concernant les interventions du gouvernement dans le secteur minier. « L’ensemble des constats que fait le bureau du Vérificateur général, auquel le commissaire est attaché, rejoigne les analyses de Québec meilleure mine et doivent de façon urgente conduire à un changement de cap majeur dans le domaine des mines », affirme Ugo Lapointe de la coalition Québec meilleure mine.

 

Des progrès insatisfaisants

Dans le chapitre 7 du rapport, le commissaire au développement durable, M. Jean Cinq-Mars, se dit déçu des résultats puisque seulement 4 des 15 recommandations dont il a fait le suivi ont fait l’objet de progrès satisfaisants.

Il avait entre autres été recommandé au ministère des Ressources naturelles et de la Faune d’analyser les principaux coûts et bénéfices reliés au développement du secteur minier. Cette analyse n’a jamais été menée alors qu’il s’agit pourtant d’une démarche fondamentale pour déterminer les orientations gouvernementales dans ce secteur.

« C’est ce que nous dénonçons depuis plus de cinq ans », témoigne Henri Jacob de l’Action boréale de l’Abitibi-Témiscamingue. « Il est temps que les choses changent et que les partis politiques cessent de faire de la petite politique sur le dos de l’environnement, de la santé et de la qualité de vie des citoyens directement touchés », a-t-il ajouté.

 

Une facture de 1,19 milliard de dollars

La facture que devront assumer les Québécois pour les sites miner abandonnés a grimpé de 400% en quatre ans selon le rapport. En effet, la facture est passée de 264 millions à 1,19 milliard de dollars.

En l’absence d’analyse coûts-bénéfices, c’est donc de dire que le gouvernement n’a aucune idée si les mines sont payantes ou non pour le Québec. « Il demeure impossible d’estimer les retombées nettes des activités minières pour la société québécoise », écrit le commissaire dans son rapport.

« Il est à espérer que le Forum sur les redevances, prévu à la mi-mars, permettra de corriger le tir et puisse répondre à cette question fondamentale. Nous y serons », lance Christian Simard de Nature Québec.

 

Les défis du nouveau gouvernement

Ayant pris connaissance du rapport, Québec solidaire s'inquiète d'apprendre que le ministère des Ressources naturelles avance à l'aveuglette dans le dossier minier.

« C'est sans surprise que ce rapport vient confirmer l'incurie de l'administration libérale dans le dossier des ressources naturelles. J'espère que le gouvernement Marois va mieux défendre les intérêts de la population que Jean Charest. Il faut des mesures rapides pour corriger les énormes lacunes qui font du Québec un bar ouvert et le dépotoir des minières », lance Amir Khadir, député de Mercier.

« Je suis consternée que les libéraux n’aient rien fait à la suite du bilan désastreux de 2009 présenté par le Vérificateur général », a déclaré la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet.

Conscient du travail à accomplir dans ce dossier, le gouvernement de Pauline Marois « prendra ses responsabilités et s’assurera de corriger la situation actuelle », a conclu Mme Ouellet.

Un nouveau projet de loi sur les mines devrait être déposé d’ici quelques semaines.

 

Source: GaïaPresse

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