Comment nourrir le monde sans pesticides, ni OGM

0

Par Marie-Eve Cloutier


Photo de Paul Blais – Tous droits réservés. 

Mots-clés : Les moissons du futur, Marie-Monique Robin, agroécologie, pesticides, OGM

 

Après Le monde selon Monsanto et Notre poison quotidien, la journaliste et auteure Marie-Monique Robin arrive avec de bonnes nouvelles en ce qui concerne l’agriculture de demain : « Il est possible de nourrir le monde sans pesticides, ni OGM ! » a affirmé Mme Robin lors de son passage dans les bureaux de Greenpeace, à Montréal, pour parler de son dernier livre, Les moissons du futur.

 

L’agroécologie pour nourrir le monde

D’entrée de jeu, Marie-Monique Robin a ramené à l’ordre ses détracteurs affirmant qu’il est impossible de régler les problèmes de famine dans le monde en se passant des pesticides et des OGM en agriculture. « Je tiens à leur rappeler qu’après toutes ces années, ce problème n’a pas été réglé malgré leur utilisation », a-t-elle fait valoir.

Fille de paysans, Marie-Monique Robin est née sur une ferme dans les Deux-Sèvres, située dans l’ouest de la France. Elle a fait le tour du monde pour découvrir ce qui selon elle mettra fin aux problèmes reliés à l’agriculture conventionnelle : l’agroécologie.

« Je pensais découvrir des rendements nettement plus faibles avec ce type de production agricole. En fait, les rendements sont similaires ou même plus élevés que ceux de l’agriculture conventionnelle », prétend Mme Robin.

 

La science du sol

L’agroécologie attache une importance fondamentale à l’équilibre des écosystèmes et elle favorise la biodiversité. « C’est une science basée sur l’étude du sol. On soigne le sol lorsque nos plantes sont malades », explique Marie-Monique Robin.

Le sol dénudé que l’on voit dans les champs de cultures n’est pas une reproduction de ce que l’on voit dans la nature. Pour l’auteur, cette pratique n’est pas logique. « Au Mexique, les paysans utilisent la méthode “milpa” que l’on nomme parfois ici la méthode “des trois sœurs”. Cette technique consiste à semer en même temps trois types de graines, par exemple du maïs, des haricots et des citrouilles. Ainsi, le premier sert de tuteur au deuxième et le troisième recouvre le sol. C’est extrêmement productif », a-t-elle pu constater.

 

La puissance des lobbys

Lors de son voyage, Marie-Monique Robin a également croisé sur son chemin des agriculteurs faisant face à un problème de taille, soit retrouver des semences conventionnelles qui ne sont pas modifiées génétiquement.

« Le principal obstacle à un changement de cap vers l’agroécologie est la puissance des industries des produits chimiques. Elles feront leur possible pour que les agriculteurs ne se passent pas de leurs produits », a déploré Mme Robin.

« Il faut une volonté politique de la part de nos dirigeants pour aider les fermiers à faire la transition vers l’agroécologie. Il faut aussi revoir les marchés et encourager les circuits courts », a conclu Marie-Monique Robin. 

 

Source: GaïaPresse

Partager.

Répondre