Le ROBVQ demande l'adoption rapide d'une loi protégeant les milieux humides

0
Photo de ARBRE ÉVOLUTION – Flickr

Alors que le thème de la Journée mondiale des zones humides était «les zones humides et la gestion de l’eau», le Regroupement des organismes de bassins versants du Québec (ROBVQ) rappelle la nécessité que le gouvernement du Québec adopte rapidement une loi permettant de protéger adéquatement les milieux humides et de favoriser la création de nouveaux milieux.

 

Un déclin marqué des zones humides au Québec

La Journée mondiale des zones humides est célébrée chaque année en mémoire de la signature de la Convention sur les zones humides en 1971, à Ramsar. Cependant, plus de 40 ans après cette signature, les mécanismes de protection ne permettent toujours pas au Québec d’assurer la pérennité de ces écosystèmes essentiels.

Au Québec, l’altération des milieux humides remonte à plus d’un siècle, mais c’est au cours des 40 dernières années que le phénomène s’est accéléré. On estime qu’en 2008, quelque 45% des terres humides des basses terres du Saint-Laurent auraient été détruites et que 65% des zones restantes seraient perturbées par des activités humaines. Le phénomène risque de s’accentuer avec le développement du territoire nordique qui crée une nouvelle pression sur les grands milieux humides.

En 2012, un nouvel obstacle s’est posé à leur protection, en raison d’un jugement de la cour supérieure invalidant une directive du ministère de l’Environnement du Québec pour la compensation de la perte en milieux humides. Cette situation a mené à l’adoption d’une loi «corrective» autorisant le gouvernement à exiger la compensation pour une perte de milieu humide. Cependant, cette loi ne permet pas à elle seule d’en arriver à une situation où aucune perte supplémentaire ne serait autorisée au Québec.

Par contre, le gouvernement s’était alors engagé à adopter une telle loi, d’ici avril 2015. Cette loi devra faire passer le régime actuel d’autorisation des projets à un régime de protection. Le ROBVQ espère que cette loi reconnaîtra les principes d’aucune perte de milieux humides d’intérêts et d’aucune perte nette des superficies et des fonctions et bénéfices des milieux humides. Pour ce faire, le ROBVQ suggère que la loi prenne en considération la séquence d’atténuation «éviter-minimiser-compenser» reconnue mondialement, selon laquelle toute perte de milieu humide devrait d’abord être évitée, puis réduite au minimum. Lorsque la perte est inévitable, des incitatifs devraient être prévus afin de permettre la compensation, la restauration ou la création de milieux humides, notamment dans la vallée du Saint-Laurent.

 

Les zones humides: un investissement pour les générations futures

Les milieux humides doivent être protégés puisqu’ils nous offrent plusieurs services écologiques. Ils ralentissent le ruissellement et l’érosion, rechargent les nappes phréatiques, interceptent les matières en suspension chargées en nutriments qui contribuent au vieillissement des plans d’eau et favorisent l’élimination du carbone dans l’air en le stockant. De plus, les milieux humides supportent la biodiversité en servant de zones
de refuge, d’alimentation et de reproduction pour la faune, servent de corridor écologique et régulent les inondations et les périodes de sécheresse, nous permettant ainsi de mieux faire face aux impacts des changements climatiques.

Rappelons que les OBV sont des organismes mandatés par le gouvernement en vertu de la « Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et visant à renforcer leur protection ». En concertation avec les acteurs de l'eau, ils élaborent un plan directeur de l’eau et assurent le suivi de sa mise en oeuvre. Le ROBVQ représente 40 OBV établis sur l'ensemble du Québec méridional regroupant ainsi plus de 800 acteurs de l’eau.

 

Source: ROBVQ

Partager.

Répondre