Lutte aux changements climatiques : encore une mauvaise note pour le Canada

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Par Jean-François Boisvert


Mots-clés: Conférences internationales, changements climatiques, Global Legislators Organisation, protocole de Kyoto, Canada, provinces


De plus en plus décevantes, les dernières conférences internationales sur les changements climatiques nous ont laissé peu d’espoir de voir adopter à court terme une entente considérant sérieusement ce problème. On pourrait croire que les états ne font plus rien et que le réchauffement se poursuit dans l’indifférence. Ce n’est pourtant pas le cas.

Depuis 3 ans, le Global Legislators Organisation (GLOBE) inventorie chaque année les lois relatives aux changements climatiques adoptées dans différents pays. Dans son rapport pour 2012, l’organisme a examiné les lois de 33 pays. De ceux-ci, 17 font partie des 20 plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, 24 comptent parmi les 50 plus gros émetteurs et l’ensemble des 33 pays représente plus de 85 % des émissions mondiales de GES.

Le rapport passe en revue la législation en vigueur dans chacun de ces pays. En résumé, on y apprend que des progrès ont été observés dans 18 des 33 pays étudiés, que 14 pays n’ont pas connu de progrès significatifs et qu’un seul a régressé. Cette distinction peu enviable revient au Canada. La décision du gouvernement Harper d’abandonner nos engagements à l’égard du protocole de Kyoto nous aura ainsi valu de prendre le dernier rang. Contrairement à la plupart des autres pays, le Canada ne possède plus de loi phare dans le domaine du climat. Il n’y a pas si longtemps encore, notre pays semblait en mesure de faire partie des leaders dans la lutte aux changements climatiques; quelques années seulement de règne conservateur nous auront relégués à ce chapitre parmi les pires cancres.

Heureusement, nous pouvons compter sur des initiatives provinciales. Entre autres, la Colombie-Britannique, l’Ontario, le Québec ont adopté des lois faisant en partie contrepoids au laxisme d’Ottawa. Celles-ci ne suffisent cependant pas à compenser le manque de volonté des conservateurs à s’engager fermement dans la lutte aux changements climatiques. Il est honteux de voir que le gouvernement Harper préfère privilégier, avec une dangereuse inconscience, le développement de l’industrie pétrolière.

L’analyse de GLOBE nous apprend que des pays ont décidé d’agir contre les changements climatiques en légiférant. Au Bangladesh, Brésil, Chili, Kenya, Mexique, Pakistan, Salvador, Vietnam, en Colombie, Europe, Inde, Indonésie, Corée du Sud, des gouvernements s’engagent afin de réduire les émissions de GES, reboiser, promouvoir l’efficacité énergétique, développer les énergies renouvelables. L’ampleur du problème climatique exige l’engagement du plus grand nombre. Le Canada peut-il continuer à rejeter ses responsabilités, laisser le travail aux autres et se contenter de profiter avec une fausse innocence de l’exploitation de son pétrole? 

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