Renforcer les liens entre le genre et les changements climatiques

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Par Marie-Eve Cloutier


Photo de TeddyBear[Picnic] – Freedigitalphotos.net

Mots-clés : Femmes, changements climatiques, politiques, stratégie, plan d’action, Québec

 

Selon Annie Rochette, professeur au département des sciences juridiques de l’UQAM, il est faux de penser que seulement les femmes dans les pays en développement seront victimes des changements climatiques. « On croit à tort que les changements climatiques n’affecteront pas les Québécoises », a-t-elle pu constater d’après ses résultats de recherche exploratoire sur l'intégration de la dimension « genre » dans la lutte aux changements climatiques au Québec.

 

Exclusion mutuelle

Après analyse, Mme Rochette a remarqué que les politiques, les stratégies et les plans d’action concernant les changements climatiques sont « silencieux » quant à la dimension de genre.

« Le ministère de l’Environnement ainsi que le ministère des Ressources naturelles ne semblent pas préoccupés par cette question, alors qu’ils sont les deux ministères les plus concernés », croit la chercheuse.

Annie Rochette a même rencontré divers groupes environnementaux et des groupes de femmes pour prendre leur pouls. Les environnementalistes rencontrés n’abordaient pas vraiment la question du genre dans une approche intégrée de lutte aux changements climatiques. Parallèlement, les féministes ne semblaient pas directement préoccupées par le réchauffement de la planète, mais elles se montraient soucieuses de l’environnement et de leur santé.

« On voit bien que les représentants du genre et les représentants des changements climatiques travaillent en silo », fait remarquer Mme Rochette.

 

Rendre le discours accessible

Une des raisons expliquant cette déconnexion entre le genre et les changements climatiques est entre autres due au fait que les changements climatiques nous semblent encore bien loin dans le temps et que le discours des scientifiques est souvent trop technique. « Certains hommes m’ont dit que les changements climatiques sont une affaire de “gars”. Ils associent le phénomène à une question d’énergie et donc de pouvoir », explique Annie Rochette.

Même s’il est dangereux de renforcer les différences et les stéréotypes sexuels, il faut en prendre compte pour que la lutte aux changements climatique soit efficace selon la professeure Rochette. « Les femmes sont plus vulnérables simplement parce qu’elles sont plus souvent victimes de pauvreté, de discrimination et d’exclusion. Il faut donc encourager la participation des femmes dans les prises de décision à tous les niveaux », affirme Mme Rochette.

De plus, il faut aussi continuer les recherches pour théoriser le rôle des femmes dans la lutte aux changements climatiques, conclut la chercheuse.

 

Source: GaïaPresse

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