Former la main-d’œuvre cachée derrière le bac brun

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Par Marie-Eve Cloutier


Mots-clés : Biométhanisation, compostage, Cégep de Rivière-du-Loup, laboratoire, biogaz, valorisation matières résiduelles

 

Un des objectifs du gouvernement du Québec est de détourner les matières organiques des sites d'enfouissement d'ici 2020. Le ministre de l'Environnement, M. Yves-François Blanchet, a également annoncé la prolongation du Programme d’aide financière pour le traitement des matières organiques par biométhanisation et compostage jusqu’en 2017. La demande de main-d’œuvre devrait donc être grandissante d’ici les prochaines années, de là l’importance de la formation en biométhanisation et compostage croit Marie-Josée Fortin, chargée de cours au Cégep de Rivière-du-Loup.

L’établissement scolaire est la seule institution au Québec à offrir cette technique. La première cohorte devrait partir en stage d’intégration cette semaine. Trois étudiants s’envoleront même vers l’Europe pour approfondir leur connaissance. « Il faut penser à former la main-d’œuvre dès maintenant pour ne pas avoir le même problème que lorsque nous avons eux besoin de techniciens pour la gestion de l’eau », souligne Mme Fortin.

 

Un laboratoire d’un demi-million de $ 

Afin de dénicher les avenues possibles pour la valorisation des matières résiduelles, un laboratoire d’enseignement et de recherche a été construit aux coûts de 500 000 $.

« On travaille avec deux résidus en laboratoire issu du processus de méthanisation, le biogaz et le disgestat, un liquide dont les éléments nutritifs sont nettement conservés  », explique Benoît Pigeon, enseignant au département des Sciences. « On procède par essais et erreurs pour tester différents moyens de valorisation. Par exemple, pour le biogaz, on procède à des échantillonnages afin d’évaluer le volume et la quantité de méthane produit selon les matières organiques utilisées », ajoute-t-il.

 

Le laboratoire de recherche du Cégep de Rivière-du-Loup. Photo: Courtoisie

 

De la main-d’œuvre hautement qualifiée

Avant l’existence de la formation, les employeurs ne savaient que demander comme qualification explique Marie-Josée Fortin. « Les exigences pouvaient être une formation plus générale comme un baccalauréat en environnement. Les gens croient à tort qu’il est facile de faire du compost, mais ce n’est pas si simple », fait-elle valoir.

Les élèves inscrits à la formation suivent des cours de base en chimie, en mathématique et en environnement. Mais, ils apprennent aussi des techniques en laboratoire, lire et dessiner des plans pour la conception d’une usine de biométhanisation et compostage, comment contrôler l’usine par son interface informatique, en assurer l’entretien et la gestion de budget.

« Les techniciens peuvent donc occuper des postes très variés, allant de la rédaction de rapport aux travaux en laboratoire et en passant par des fonctions d’agent de sensibilisation », énumère Manon Bossé, conseillère en formation au Cégep de Rivière-du-Loup.

Mme Bossé tient également à rappeler que le Cégep est en pleine phase de recrutement pour la prochaine cohorte 2013-2014. Le programme débutera le 2 avril prochain.   

 

Source: GaïaPresse

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