La Municipalité de St-Camille et le comité Mine de rien appuient le plaidoyer de Québec Solidaire

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Photo de lars hammar – flickr

 

Alors que le député de Québec Solidaire, Amir Khadir, déposera devant l’Assemblée nationale un projet de loi demandant d’abolir la préséance de la Loi sur les mines sur toutes les autres, la Municipalité de St-Camille et le comité Mine de rien désirent signifier leur appui inconditionnel à cette initiative.

St-Camille est une petite communauté rurale de l’Estrie dont la principale vocation est l’agriculture. Depuis 2009, son territoire et celui de la municipalité voisine, Wotton, font l’objet de travaux d’exploration minière. La venue d’un projet minier engloutirait plusieurs kilomètres carrés de terres agricoles, en plus de risquer de compromettre les autres ressources essentielles à l’agriculture, comme l’eau. Au cours des dernières décennies, la communauté camilloise a également misé sur un modèle de développement basé sur la culture, l’innovation sociale, l’économie résidentielle et l’économie du savoir. Or, la présence d’un projet minier sur son territoire est jugée incompatible avec ce modèle, comme le souligne le maire de St-Camille, Benoit Bourassa : « Sans nier les retombées bénéfiques de tels projets, je considère que l’industrie lourde est incompatible avec le modèle de développement que préconise notre municipalité, et une bonne partie de la population d’ici partage ce point de vue. »

Depuis plus de deux ans, la Municipalité de St-Camille et le comité Mine de rien défendent sur différentes tribunes le droit des municipalités à choisir les modalités du développement de leur territoire. Mine de rien a notamment présenté deux mémoires à ce sujet à l’Assemblée nationale. « Alors que nous constatons trop souvent la non-durabilité et les effets aberrants du modèle de développement industriel, il est crucial d’envisager d’autres avenues pour les régions, et d’assurer la diversité dans les visions et les finalités du développement des communautés. Pour ces dernières, il s’agit d’une question de résilience à long terme », souligne Nicolas Soumis, co-porte-parole du comité. Selon ce dernier, il faut que les communautés en région aient d’autres options qu’un rapport de dépendance économique envers la grande industrie, et qu’elles aient la possibilité de promouvoir des solutions novatrices, équitables et durables en matière de développement local. Il faut également qu’elles aient les outils juridiques nécessaires pour le faire.

La Municipalité de St-Camille et le comité Mine de rien ne pourront pas assister à l’événement organisé par M. Khadir, mais joignent leurs voix à l’appel du député de Québec Solidaire, d’ailleurs soutenu par plusieurs autres municipalités du Québec. À l’aube de la troisième tentative de réforme de la Loi sur les mines, alors que le concept d’acceptabilité sociale sert davantage de formule publicitaire que de critère à l’aune duquel évaluer les projets miniers, il est impératif que le gouvernement se prononce sans équivoque sur le pouvoir que les municipalités ont réellement sur l’utilisation de leur territoire. Aux yeux de St-Camille et de plusieurs autres municipalités québécoises, cette question est au moins tout aussi importante que l’établissement d’un système de redevances minières équitable pour la société.

 

Source: Comité Mine de rien

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