Tourisme de congrès durable: les bonnes pratiques de la Scandinavie

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Par Amélie Racine
Analyste pour le Réseau de veille en tourisme


Ce texte a été publié sur le site du Réseau de veille en tourisme.

Mots-clés: Scandinavian Destination Sustainability Index, pratiques durables, centres de congrès de Scandinavie, congrès durable

 

 

Selon le Scandinavian Destination Sustainability Index, 59% des hôtels et 64% des centres de congrès de 16 grandes villes de la région possèdent une écocertification délivrée par un organisme tiers. En moyenne, 49% de l’énergie utilisée par ces villes provient de ressources renouvelables; dans le cas de Reykjavik (Islande), cette proportion atteint 100%. La quantité d’émissions de dioxyde de carbone (CO2), en tonnes métriques par habitant, est de 2,2 à Oslo (Norvège) et de 3,7 à Stockholm (Suède); au Canada, elle était de 15,43 en 2009. Alors qu’en 1990, les pays signataires du protocole de Kyoto visaient à réduire de 20% leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020, Aalborg (Danemark) et Karlstad (Suède) se fixaient l’objectif d’une diminution de 50%. Voilà quelques exemples qui expliquent pourquoi la Scandinavie fait si souvent office de modèle en matière de pratiques durables.

 

Concertation des acteurs et vision du projet

Accompagné des organismes Meeting Professionals International (MPI) et Green Meeting Industry Council (GMIC), le chapitre scandinave de l’International Congress and Convention Association (ICCA) a rassemblé en 2010 plus de 50 personnes représentant des salles de réunion, des hôtels, des agences événementielles, des organisations de gestion de la destination (DMO) et des centres de congrès (CVB) de Scandinavie. Ensemble, ils ont pris l’engagement de collaborer pour atteindre un objectif commun: créer la première destination de congrès durable au monde.

Cette analyse se base sur les données provenant du premier rapport publié par l’ICCA en 2012, le Scandinavian Destination Sustainability Index. Ce document se veut non seulement un outil de collaboration entre la Finlande, la Suède, la Norvège, le Danemark et l’Islande, mais également une référence pour les autres destinations souhaitant entamer ou poursuivre leurs démarches durables.

À l’heure actuelle, 45 personnes ont signé, au nom de leur organisme, le Scandinavian Sustainable Meetings Accord, une déclaration engageant les signataires à poser des actions durables et concrètes sur 10 axes touchant l’industrie des événements et des congrès:

  1. Déclarer publiquement sa participation à l’Accord et encourager son réseau de contacts à en faire autant;
  2. S’impliquer et discuter avec ses clients, ses partenaires ainsi qu’avec d’autres individus qui désirent échanger à propos de la durabilité économique, environnementale et sociale touchant l’industrie;
  3. Éduquer et informer les individus intéressés, partager ses connaissances en matière de pratiques durables en gestion de congrès et reconnaître les efforts de bonnes pratiques des membres de l’ICCA;
  4. Encourager les collaborations entre le public et le privé visant le partage de solutions et de bonnes pratiques;
  5. Fournir des ressources aux organisateurs afin qu’ils puissent identifier des fournisseurs responsables et certifiés au sein de leur communauté et ainsi créer davantage d’événements durables;
  6. Prôner un usage efficace, équitable et durable des ressources;
  7. Promouvoir l’utilisation de moyens de transport écologiques en informant au mieux les visiteurs et en travaillant de pair avec les sociétés de transport;
  8. Calculer son empreinte écologique et tenter de la réduire de 20% d’ici 2020;
  9. Faire respecter les plus hauts standards d’honnêteté, d’équité, d’intégrité et d’éthique;
  10. S’impliquer au sein de sa communauté en créant des liens entre le secteur événementiel et des initiatives socialement responsables.

Crédit photo: Kjell Holmner/Göteborg & Co

Mesurer les efforts

Pour que les efforts déployés dans chacune des 16 villes puissent être comparés, des indicateurs de performance ont été sélectionnés et classés selon 2 catégories (voir le tableau 1):

  • macro: l’engagement des instances municipales et la disposition d’infrastructures durables;
  • micro: l’engagement des organismes de congrès locaux, incluant les hôtels, les salles de réunion et centres de congrès, ainsi que les DMO.

La Suède fait bonne figure au classement (voir le tableau 2), puisque quatre de ses villes occupent les premières positions. Le leadership de la ville semble important, voire à la base du processus de changement. On remarque d’ailleurs quelques grands écarts entre les efforts réalisés par les municipalités et ceux de l’industrie. C’est le cas pour Uppsala, Aalborg, Reykjavik et Turku. Contrairement à la majorité des villes, à Helsinki, ce sont plutôt les hôtels, les salles de réunion et les centres de congrès qui se démarquent par leurs actions.

L’expertise scandinave vous inspire? Vous connaissez d’autres façons de faire innovantes pour mobiliser les acteurs d’une même industrie? N’hésitez pas à partager vos bonnes pratiques!

Analyse réalisée grâce à un partenariat avec Tourisme Montréal sur le tourisme urbain durable.

 


 

Sources:

 

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