Une alliance inédite de gens d'affaires et d'écologistes propose au Québec de miser sur une économie verte

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Photo de styleTTT – Freedigitalphotos.net

Alors qu’un grand débat s’engage sur la question des ressources naturelles, que le gouvernement du Québec lance une impressionnante série de consultations en matière de politiques économiques et devant l’urgence croissante d’agir pour contrer les changements climatiques, une alliance inédite de financiers, de gens d’affaires, d’ingénieurs et de groupes environnementaux, propose de faire de l’économie québécoise une économie verte. SWITCH, l’Alliance pour une économie verte au Québec, demande au gouvernement d’assurer la cohérence de ses interventions par l’adoption d’une vision claire d’économie verte comme fil conducteur. L’Alliance propose de plus la tenue d’une grande réflexion nationale visant à identifier les mesures susceptibles d’accélérer le virage vers une économie verte pour l’ensemble de l’économie québécoise, tous secteurs confondus.

Cette proposition a été lancée aujourd’hui par les représentants de l’Association de l’aluminium du Canada, du Réseau des ingénieurs du Québec, de la Fondation David Suzuki, de Cycle Capital Management, d’Écotech Québec et d’Équiterre.

« À l’heure de la montée des économies émergentes, de la conjonction des défis économiques et environnementaux et du déclin marqué du secteur manufacturier qui a chuté de 30% entre 2000 et 2010, l’Alliance estime que l’avenir du Québec passe par une croissance verte, une économie plus compétitive face à la concurrence internationale ainsi que par des entreprises innovantes et plus productives dans l’utilisation de l’énergie et des ressources », estime Andrée-Lise Méthot, Fondatrice et associée principale de Cycle Capital Management.

 

Miser sur une diversification de l’économie

« Alors que plusieurs voient dans l’exploitation des ressources naturelles la pierre angulaire de notre croissance économique, nous croyons qu’il serait judicieux pour le Québec d’éviter de mettre tous ses œufs dans le même panier. Nous devons plutôt continuer à miser sur une diversification de l’économie, une stratégie qui nous a très bien servi, et sur une économie verte, performante, innovante et à valeur ajoutée », déclare Karel Mayrand, directeur général pour le Québec de la Fondation David Suzuki.

« Une économie québécoise verte, c’est une économie à faibles émissions de carbone et à moindre impact, qui renforce nos entreprises en les rendant plus productives et plus compétitives et qui améliore la qualité de vie des citoyens tout en assurant une grande équité sociale », explique Steven Guilbeault, co-fondateur et directeur principal d’Équiterre. « Elle passe par l’adoption de technologies qui nous rendent plus efficaces. Elle passe par la croissance de créneaux économiques bien implantés au Québec et par des politiques gouvernementales qui encouragent l’efficacité énergétique, une utilisation plus rationnelle des ressources et qui contribuent à la lutte aux changements climatiques », poursuit-il.

 

L’économie verte, une économie de 1 billion de dollars

L’Alliance dévoilait également un document intitulé « L’économie que nous voulons », illustrant l’importance et la croissance de l’économie verte à travers le monde. On y apprend entre autres que les marchés associés à l’économie verte sont estimés à près de 1 billion de dollars, emploient des dizaines de millions de travailleurs et jouissent d’une forte croissance, notamment dans les créneaux des technologies propres, de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables. Plus de 500 milliards de dollars y ont été investis à la suite de la crise économique, notamment en Chine et aux États-Unis, et plusieurs États se sont récemment donné des stratégies ambitieuses pour assurer leur passage vers une économie verte.

Comment maintenir une économie québécoise diversifiée et résiliente, reposant sur un bon nombre d’entreprises innovantes au sein de secteurs économiques solides et compétitifs ? Le virage vers une économie verte, dans tous les secteurs, constitue, selon l’Alliance, la marche à suivre. « De par leurs compétences, les ingénieurs du Québec sont les mieux placés pour inclure les principes d’une économie verte dans tous les grands projets structurants. Comme professionnels en la matière, nous endossons toutes les initiatives en ce sens », ajoute Etienne Couture, ing., président du Réseau des ingénieurs du Québec.

 

Des consultations à la recherche d’un fil conducteur

« Le gouvernement du Québec mène actuellement un grand nombre de consultations en matière de politique industrielle, d’énergie, de transports et de recherche et d’innovation, mais il nous manque une vision d’ensemble liant nos marchés intérieurs, la grande industrie et nos fournisseurs de biens et services afin d’assurer la cohérence et la convergence des efforts de chacun », déclare Jean Simard, Président de l’Association de l’aluminium du Canada. « L’occasion est belle de jeter les bases d’une économie québécoise compétitive, innovante et efficiente, qui réconcilie équité sociale, environnement et qualité de vie », ajoute-t-il.

L’Alliance recommande au gouvernement du Québec la tenue d’une réflexion nationale sur le thème d’une économie verte comme fil conducteur à l’ensemble de ses politiques.

Switch compte d’ailleurs lancer, au cours des prochains mois, des comités de travail portant notamment sur les marchés publics, les leviers financiers, l’écofiscalité et l’innovation sociale.

« Alors que les marchés mondiaux de l’économie verte sont parmi ceux qui connaissent la plus forte croissance en termes de retombées économiques et d’emplois, comment en faire profiter l’économie et les entreprises québécoises ? C’est à ce type de questions que les comités vont se pencher, en proposant des façons d’accélérer le virage de l’économie verte dans tous les secteurs de l’économie », conclut Denis Leclerc, Président et chef de la direction d’Écotech Québec.

 

Source: SWITCH

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