Analyse du développement socioéconomique de la filière pétrolière en Gaspésie

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Le Centre d’initiation à la recherche et d’aide au développement durable (CIRADD) et l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) dévoilaient le 1er mai dernier à Gaspé une note de recherche réalisée conjointement et analysant le développement socioéconomique de la filière pétrolière en Gaspésie. 

Par cette recherche, les auteurs, M. Jean-François Spain du CIRADD et M. François L’Italien de l’IREC, souhaitent contribuer au débat public en jetant un éclairage objectif et différent sur la réalité, et proposer des avenues accessibles et stimulantes pour le plus grand nombre. Les deux organisations souhaitent favoriser un débat moins polarisé et travailler à proposer des solutions au bénéfice de l’ensemble de la société. 

« Ce travail conjoint n’est pas un positionnement pour ou contre le développement de la filière, mais bien une façon de réaliser notre mandat d’information et de transfert de connaissances au profit des communautés », précise M. David Bourdages, directeur général du CIRADD. « En mettant à profit leurs expertises, le CIRADD et l’IREC travaillent à enrichir le débat sur le développement durable de nos régions ressources et du Québec. » 

 

Deux grandes approches 

La note de recherche propose un cadre d’analyse économique permettant de bien saisir les enjeux de développement que pointe la question de l’émergence de la filière pétrolière en Gaspésie. Selon les auteurs, deux grandes approches se dessinent en ce qui a trait au modèle de développement qui pourrait prévaloir : l’approche conventionnelle et l’approche de la gestion patrimoniale des ressources naturelles. 

L’approche conventionnelle laisse toute la place aux forces du marché sans privilégier un encadrement spécifique et ne repose que sur les mécanismes fiscaux conventionnels. Ainsi, elle réduit le modèle de développement à la recherche des seules retombées de l’activité économique des promoteurs. Pour sa part, l’approche de la gestion patrimoniale des ressources naturelles vise à optimiser le caractère structurant de l’exploitation. Elle propose de favoriser, au plan national aussi bien que régional, le partage de la rente d’exploitation, et de mettre en place les mécanismes susceptibles de contribuer à consolider la structure économique de la région. 

C’est dans cette perspective de gestion patrimoniale que les auteurs soumettent au débat deux propositions, soit : 1) la réhabilitation de la Société québécoise d’initiatives pétrolières, dans le cadre de la réorganisation institutionnelle amorcée par le gouvernement du Québec; et 2) la mise en place de deux fonds d’investissement publics de manière à doter le Québec et la Gaspésie des leviers financiers nécessaires pour orienter le développement et s’assurer d’une capacité optimale de capter la richesse produite. 

 

Des choix fondamentaux 

« Le débat sur l’exploration et l’exploitation des énergies fossiles renvoie à des choix fondamentaux de développement, affirme M. Robert Laplante, directeur général de l’IREC. Les ressources pétrolières et gazières sont des ressources non renouvelables qui appartiennent à l’ensemble de la nation québécoise. Il faut s’assurer que leur exploitation, si elle se justifie sur le plan environnemental, serve au mieux la prospérité du Québec et de la Gaspésie. » Selon M. Laplante, la poursuite de l’indépendance énergétique est un projet mobilisateur pour le Québec et cette indépendance peut se réaliser en s’affranchissant des énergies fossiles. « Cela ne veut pas dire de renoncer à toute exploitation, précise-t-il, mais exige que si nous choisissons de le faire, ce soit pour soutenir un modèle de développement plus durable. Les revenus du pétrole peuvent servir à mieux s’en affranchir; la Norvège a bien montré que l’exploitation peut financer la transition et la reconversion écologique de l’économie. » 

 

Source: CIRADD

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