Dernier été pour le Musée de l’environnement à la Biosphère

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Après les compressions imposées à la Biosphère en juillet 2012, le gouvernement fédéral met maintenant à pied la majorité du personnel et y installe des employés du service météorologique. Le Musée de l’environnement ne survivra pas… Environnement Canada a décidé unilatéralement d’en revoir le mandat. Un certain accès au public sera semble t-il préservé… sous quelle forme? Comment opérer un tel musée sans personnel? Voilà le sort réservé à cet emblème de Montréal!
 
Inauguré en 1995 en vertu d’une entente entre la Ville de Montréal et le gouvernement fédéral, il est devenu, en 2007, le seul musée de l’environnement en Amérique du Nord. On assiste aujourd’hui passivement à son agonie. 
Adieu, muséologues, éducateurs, animateurs, concepteurs, techniciens! Dommage pour les visiteurs d’ici et d’ailleurs. Exit les grands événements ayant marqué ce lieu tels la Calypso de Cousteau, les bornes fontaines ludiques de Vittorio ou le Salon des artistes-récupérateurs, etc. Tant pis pour ces classes de jeunes qui y trouvaient un accueil chaleureux et des animations aussi ludiques que pédagogiques. Idem pour les autres qui, partout à travers le Canada, pouvaient avoir accès par vidéo conférences à des activités éducatives dans leur langue maternelle.
 
La Ville de Montréal ne réagit pas devant la rupture de l’entente. Elle s’accommode du compromis, acceptant tacitement une réduction drastique de l’accès public au plus grand chef d’œuvre architectural de Buckminster Fuller, concepteur de ce pavillon des États-Unis. À la veille du 50e de l’Expo 67 et du 375e de Montréal, que trouvera t-on sous le célèbre treillis qui figure toujours dans les dépliants et publicités pour la promotion de Montréal, les génériques d’émissions, œuvres d’art, photos, etc. 
 
Depuis près de 50 ans, nous avons vu évoluer ce monument au rythme de notre compréhension de l’espace et du monde. Cette icône architecturale que chacun a pu découvrir de l’intérieur possède un charme unique, comme le démontrent les centaines de photos sur les médias sociaux. Le sort réservé à la Biosphère n’a pas que des impacts touristiques. Environnement du Canada fut un grand producteur de connaissances scientifiques et techniques. La Biosphère aurait pu poursuivre la transmission de ce savoir vers le public, ce que le gouvernement actuel ne semble manifestement pas privilégier. On sabre dans les institutions muséales et patrimoniales, sacrifiant une expertise irremplaçable pour les jeunes qui auront, davantage que les générations précédentes, des choix cruciaux à faire pour l’avenir de la planète. Il sera impossible de rebâtir avant longtemps les conditions favorables en termes de lieu, de ressources, d’habitudes de fréquentation, de rayonnement national et international, etc.,
 
Quelques étudiants accueilleront les visiteurs cet été mais la Biosphère ne sera pas en mesure de recevoir des groupes scolaires à partir de la rentrée, l’expertise muséologique, pédagogique et d’animation ayant été décimée. Triste sort. Souhaitons que survive l’éducation à l’environnement et au développement durable et que la Biosphère ne sombre pas dans l’oubli!
 
 
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