L’avenir durable passe-t-il par l’engagement des entreprises ?

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Par Marie-Eve Cloutier


Mots-clés : World Business Concil for Sustainable Development, Iman Stratenus, entreprises, développement durable, Vision 2050

 

Iman Stratenus. Photo de Marie-Eve Cloutier – Tous droits résérvés

Les entreprises ont-elles tout en main pour devenir les leaders de demain pour sauver la planète ? C’est ce qu’analyse Iman Stratenus, directeur exécutif du World Business Concil for Sustainable Developpement (WBCSD), qui était de passage jeudi à Montréal dans le cadre de la série environnement du Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM).

 

Saisir l’opportunité

Selon M. Stratenus, les gens croient souvent que nos gouvernements devraient plutôt être les leaders en matière de développement durable. Suite aux résultats décevants de la conférence des parties à Copenhague en 2009 et du Sommet de la Terre Rio+20 l’été dernier, « ces mêmes gouvernements ont fini par se tourner vers les entreprises privées pour leur demander d’intervenir », fait remarquer Iman Stratenus.

« Certaines des entreprises membres [du WBCSD]reconnaissent ne pas être des plus durables et elles réalisent que leur licence d’exploitation en dépend [si elles veulent continuer à faire ce qu’elles font] », admet le directeur exécutif.

Les compagnies, petites ou grosses, ont compris qu’elles ne peuvent pas fonctionner dans un monde où les limites environnementales et sociales sont dépassées. Si nous ne changeons pas avec vigueur notre façon de faire, notre espace de fonctionnement sécuritaire (safe operating space) risque d’être durement mis à l’épreuve.

 

Vision 2050

Alors que nous venons de passer le seuil critique des 400 ppm de CO2 dans l’atmosphère, M. Stratenus croit que beaucoup d’entreprises devraient saisir l’opportunité et poser des gestes à la fois bons pour la planète et la société, tout en étant rentables. Mais, pour cela, il faut tout de même avoir une vision afin de s’assurer d’atteindre des résultats.

Le rapport Vision 2050 du WBCSD a été rédigé en ce sens. Cet ouvrage énonce la voie à suivre afin que la population mondiale, qui risque d’atteindre les 9 milliards d’êtres humains d’ici 40 ans, vive décemment dans les limites des ressources de la planète. On y explique également les étapes à suivre au cours de la prochaine décennie afin d’arriver aux résultats escomptés.

L'intégration des coûts externes (comme pour les services écosystémiques) dans la structure du marché, l’arrêt de la déforestation et l’accroissement des rendements des forêts, et la réduction de moitié des émissions de carbone à travers le monde sont quelques exemples de la démarche à suivre.

 

Changement de paradigme

D’après M. Stratenus,  le rapport Vision 2050 met de l’avant une transformation radicale de tous les systèmes que nous opérons. Cependant, plusieurs objectifs cités dans le document ne sont pas réalisables pour le moment, même s’il y a encore beaucoup de travail à faire.

Un des obstacles provient du fait que chaque fois que l’on exploite une ressource de la planète, nous n’en payons pas le prix réel, affirme Iman Stratenus. « Ultimement, nous allons passer d’un système d’imposition basé sur le travail à un système d’imposition basé sur la ressource », espère le directeur exécutif du WBCSD. 

 

Source: GaïaPresse

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