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Pratiques douteuses largement dénoncées dans les médias sociaux, prise de conscience et exigences accrues des consommateurs, rareté des matières premières… Plus que jamais, les entreprises doivent tenir compte de l’impact de leurs activités. Elle est révolue, l’époque où elles imposaient leurs produits et leurs règles, et pouvaient impunément se montrer irresponsables. De nos jours, les plus avant-gardistes préfèrent d’ailleurs prendre une longueur d’avance et miser sur de nouvelles approches comme l’innovation responsable. Cette démarche semble porter fruits, car, même en période de crise économique, ces précurseurs occupent les premiers rangs de leur industrie et font désormais la preuve qu’on peut être performant tout en respectant la société et l’environnement.
« Contrairement à ce que plusieurs décideurs croient, profitabilité et responsabilité, ne sont pas incompatibles, affirme Bertrand Derome, directeur général de l’Institut de développement de produits (IDP). C’est justement pour le démontrer, et surtout pour permettre aux dirigeants québécois de découvrir ces nouvelles stratégies, que nous organisons le colloque “L’innovation responsable, pour une croissance durable“. »
Cet événement, qui aura lieu le 12 juin 2013, à l’Hôtel Mortagne de Boucherville, permettra de présenter des entreprises américaines et européennes qui ont su tirer profit de contraintes (compétitivité mondiale, réglementation environnementale, approvisionnement des ressources, etc.) pour répondre à un changement de société et ainsi, innover de façon plus responsable. Des conférenciers issus de divers secteurs traiteront des facteurs de succès qui ont permis à leur entreprise de se distinguer de la concurrence et des pratiques ingénieuses qu’ils ont adoptées.
Ce panel regroupera des représentants de Patagonia (États-Unis), dont l’immense succès repose sur le développement de produits novateurs, mais aussi sur des approches particulières avec ses fournisseurs, ses employés et les consommateurs ; de la charbonnièreRoyal DSM (Pays-Bas), qui a misé sur un repositionnement radical pour assurer sa survie et celle de l’humanité ; de Fagor Brandt(France) qui révolutionne actuellement son industrie en bannissant l’obsolescence programmée, et de Zorah biocosmétiques (Québec),dont les pratiques avant-gardistes dictent maintenant de nouvelles règles dans le secteur des produits de beauté.
Après avoir passé plus de 15 ans à la direction du marketing de grandes sociétés (Nestlé, Unilever, Club Méditerranée), Xavier Pavie, chercheur et directeur de l'Institut Service Innovation et Stratégie – ESSEC Business School (France), nous expliquera sa vision de l’innovation responsable et l’illustrera par des exemples concrets. Au quotidien, il aide des entreprises à redéfinir leurs pratiques pour le compte de la Commission européenne. Plusieurs entreprises innovatrices attirent son attention : Unilever, dont 36 % des matières premières agricoles proviennent aujourd’hui de sources durables, Hewlett-Packard, qui a adopté de nouvelles soudures non polluantes pour ses microprocesseurs, et FEDEX qui, à l’aide de son nouveau service Kinko, cherche à réduire le poids du transport en permettant une impression à proximité du destinataire.
Favoriser des échanges franco-québécois
En marge du colloque, une délégation d’entreprises françaises en quête d’inspiration et précurseurs en écoconception profitera de son séjour pour rencontrer des dirigeants québécois et échanger sur leurs façons de faire novatrices. Cette activité est organisée par la Chambre de commerce et d'industrie des Landes. Parmi les participants se trouvent NOTOX, une entreprise particulièrement innovante dans le secteur des composites (planches de surf vertes), SIKIG, le leader français du kiwi, qui accompagne ses producteurs dans des démarches qualité, et les Vignerons de BUZET, qui misent sur des principes de développement durable.
Le Pôle Éco-conception et Management du Cycle de Vie et l’IDP profiteront de l’occasion pour signer une entente de partenariat franco-québécoise. En plus de faciliter de futures collaborations entre les industriels des deux continents, cet accord favorisera l’amélioration de la performance de ces entreprises en innovation responsable.
Plus de 300 dirigeants et gestionnaires d’entreprises manufacturières et de services de toutes tailles sont attendus à ce colloque, qui s’adresse plus spécifiquement aux responsables qui œuvrent dans divers services clés d’une entreprise, notamment la R-D, l’ingénierie, le développement de produit, le design industriel, le marketing, l’écoconception, le développement durable et la gestion de projet. Les intervenants en développement économique et les autres acteurs du réseau de l’innovation y trouveront également une matière de tout premier intérêt.
« Ce colloque a été spécifiquement pensé pour les professionnels qui veulent innover, se démarquer de façon responsable et répondre à des préoccupations émergentes, souligne Bertrand Derome. Nous l’avons conçu pour permettre aux responsables de l’innovation de se réunir, l’espace d’une journée, pour échanger sur leurs pratiques. C’est le moment de remettre en question les enjeux stratégiques de l’innovation, de la conception à la commercialisation, à la lumière de nouvelles façons de faire, de nouveaux défis. Souhaitons qu’il encourage les entreprises à innover aujourd’hui dans leur manière de concevoir les produits et les services de demain. »
Notons en terminant que ce colloque international est rendu possible grâce au soutien du ministère des Finances et de l’Économie, de Les Affaires et de la société Quantis.
À propos de l’Institut de développement de produits
Créé en 1995, l’IDP est le seul organisme associatif québécois à but non lucratif qui a pour mission d’accélérer l’adoption des meilleures pratiques en matière de développement de produits et d’écoconception, afin de rendre les sociétés manufacturières plus compétitives. À ce jour, plus de 500 entreprises et des milliers de personnes engagées dans l’innovation et dans le développement durable ont profité de ses réseaux de formation, d’aide et d’accompagnement.
Source: Institut de développements de produits
