Moratoire sur le gaz de schiste : Gaspésie et Anticosti mis de côté

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Photo de Ruhrfish – wikipedia commons

 

Le groupe Tache d'huile est déçu du moratoire annoncé par le gouvernement qui exclut d'importantes zones vulnérables. '' Le moratoire annoncé constitue en soi une bonne nouvelle pour la région concernée, et tout le mérite revient à la mobilisation citoyenne sans laquelle la santé publique aurait été mise en péril. Pour les régions qui en sont exclues, c'est quand même une claque en plein visage! '' s'indigne Maude Prud'homme, porte-parole de Tache d'huile.

Le fait de se limiter au gaz de schiste et seulement aux basses terres du St-Laurent est une imposture : cela contourne le coeur du problème : la fracturation. La fracturation est nécessaire, aux dires même de Pétrolia, à une exploitation rentable du pétrole au Québec. ''Il n'y a aucune base scientifique pour exclure le reste du Québec, notamment la Gaspésie et Anticosti du moratoire. C'est deux poids, deux mesures, ça crée des populations de deuxième classe et témoigne de peu de considération pour les générations futures. Ce moratoire étroit confirme des zones sacrifiées'' indique la porte-parole de Tache d'huile.

Quels intérêts poussent l'État québécois à accorder un traitement de deuxième rang aux habitant-e-s de la Gaspésie et d'Anticosti? ''Chose certaine, ce sont les pétrolières et non les populations ou l'environnement qui voient leurs intérêts protégés… et les droits humains sont bafoués'' affirme Maude Prud'homme.

''La position du gouvernement du Quebec, en tant que législateur, actionnaire et cessionnaire de la ressource aux intérêts privés,rend la protection relative conférée par les études hydrogéoloques biaisée par une apparence de conflit d'intérêt.'' remarque Bilbo Cyr d'Environnement Vert-Plus. Soulignons que l'argent des contribuables québécois a été investi dans Pétrolia, via Ressources Québec, à la hauteur de 11% du capital-action. La pétrolière poursuit actuellement la ville de Gaspé en raison de son adoption du règlement protégeant les sources d'eau potables des citoyen-ne-s de la Ville. ''C'est pour le moins troublant'' ajoute M. Cyr.

Tache d'huile se réjouit de la solidarité visionnaire du Regroupement interrégional sur le gaz de schiste de la vallée du Saint-Laurent (RIGSVSL) qui continue de ''s’opposer à toute fracturation de la roche contenant des hydrocarbures car cette technique est gourmande en énergie et utilise et libère de nombreux agents toxiques.'' ''La solidarité des populations est plus forte que les manoeuvres politiques de divison'' se réjouit Tache d'huile.

Mentionnons au passage quelques éléments encore mystérieux et pourtant importants : 

Combien de puits au kilomètre carré sont requis pour extraire le pétrole de la roche mère? Quel réseau routier serait construit ou utilisé? Comment le pétrole serait-il transporté? Comment? Quel serait l'impact de ces usages sur les infrastructures, les écosystèmes, la valeur des propriétés? Combien de torchères seront requises ? Quel en sera l'impact sur la macro faune et les populations de proximité? Quel impact sur la qualité de l'air ? Comment cet usage se conciliera-t-il avec le tourisme, l'agriculture, la pêche, la chasse? Quel en sera l'impact sur le paysage?

Tache d'huile est une alliance de gaspésien-ne-s de longue date et de néo-gaspésien-ne-s, ainsi que de jeunes et moins jeunes provenant de l’ensemble de la Gaspésie et qui ont à coeur le respect des écosystèmes et des communautés de la péninsule. Tache d’huile est solidaire des organisations similaires dans le Golfe, aux Îles-de-la-Madeleine et à Anticosti.

 

Source: Tache d'huile

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