Revamper la banlieue pour mieux la marcher

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Par Eugénie Emond


Mots clefs : banlieue, densité urbaine, Brent Toderian, Vivre en ville

 

Brent Toderian, président de Toderian UrbanWorks. Photo de Eugénie Emond – Tous droits résérvés

L’étalement urbain a ses limites, même dans notre pays de grands espaces.  La banlieue devra se contenter de la surface qu’elle possède et reconstruire sur ce qu’elle est, si elle veut se renouveler.

Chiffres à l’appui, Brent Toderian, président de Toderian UrbanWorks et conseiller en urbanisme, a profité  de son passage à l’Université Laval le 17 mai dernier pour dénoncer la piètre performance des banlieues en matière de design et prôner la densité urbaine afin de réduire notamment les émissions de C02.

L’ancien urbaniste en chef de la Ville de Vancouver était l’invité de l’organisme Vivre en Ville qui lançait du même coup les deux publications Ratisser la ville qui proposent des façons de rendre les collectivités viables.

 

Pays de banlieues

Avec ses quelques 752 000 habitants répartis sur près de 341 000 hectares qui vivent à 97% en milieu périurbain, la communauté métropolitaine de Québec a grignoté bien des terres agricoles, mais elle ne fait pas exception.

Les deux-tiers de la population canadienne habitent aujourd’hui en banlieue. « L’exode rural, c’est en fait les ruraux qui ont migré en majorité vers la banlieue, pas tant vers la ville», soutient Toderian.

 

Des technologies d’une intelligence relative

Et mieux vaut faire avec les villes dortoirs parce qu’elles sont là pour rester.

Il faut simplement repenser à les réaménager.  Autrement et judicieusement, en ne pensant pas seulement à l’automobile. A l’heure où Québec se lance dans la course à la ville intelligente en recourant à des firmes comme IBM, le conférencier dénonce les technologies coûteuses.

« Une bonne paire de chaussures, une valise et un sac à provisions sur roulettes sont les technologies les plus intelligentes à utiliser dans une ville, car elles remettent en question l’idée que tu as besoin d’une voiture pour te déplacer», affirme-t-il.

 

Densifier le territoire

Pour répondre aux nombreux défis actuels comme les changements climatiques et le vieillissement de la population, il faut penser, aménager et construire plus densément.

« La densité doit fonctionner pour tout le monde, pas seulement pour les célibataires et les aînés, mais particulièrement pour les familles » explique-t-il. Et ceci n’implique pas nécessairement des tours à condo gratte-ciel.

Favoriser les murs mitoyens, réduire les cours arrières au profit de plus nombreux espaces publics et communautaires fonctionnels, sont autant de déclinaisons d’une ville cohérente où des rues complètes sont aménagées permettant tous les modes de transport.

 

Du transport en commun réfléchi

Alors qu’une forte proportion des jeunes en âge de conduire en milieu urbain n’a pas l’intention d’obtenir un permis de conduire, selon une récente étude effectuée à Vancouver, le réseau de transport en commun a avantage à être efficace. « Mais avant de penser tramway ou tout autre mode de transport, il faudrait savoir comment on aménage notre ville », prévient David Desjardins de Vivre en ville.

Si Calgary peut le faire, nous le pouvons aussi.

Si tout changement commence par une volonté politique, Toderian encourage, entre autres, la saine compétition entre les villes,  comme catalyseur. Montréal est plus cyclable que Québec? Qu’à cela ne tienne, à nous de prouver le contraire.

Et côté orgueil et compétition, la capitale est bien servie.

 

Source: GaïaPresse

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