En action pour protéger la qualité de l’eau

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Par Vanessa Cournoyer-Cyr


Mots-clés : agriculture, foresterie, bassin versant, Plan directeur de l’eau, qualité de l’eau

 

Le COGESAF couvre un territoire de plus de 10 000 km² et regroupe plusieurs comités locaux de bassins versants (CLBV). Carte fournie par le COGESAF

Deux ans après l’adoption de son Plan directeur de l’eau, l’heure est au bilan pour le Conseil de gouvernance de l’eau des bassins versants de la rivière Saint-François (COGESAF). Comment arrivons-nous à concilier protection de la qualité de l’eau et activités humaines? C’est la question à laquelle ont réfléchi les participants du colloque Tous en action pour la Saint-François, organisé par le COGESAF.

Le Plan directeur de l’eau entre actuellement dans sa phase de mise en œuvre. «C’est l’étape la plus difficile, car nous devons couvrir un immense territoire.», a déploré Jean-Paul Raîche, président du COGESAF. Parmi les 137 actions prévues par le Plan directeur de l’eau, 50% sont terminées ou en cours d’exécution. Par exemple, plusieurs efforts ont été déployés afin de revégétaliser les bandes riveraines du Lac Massawipi suite à la crise des cyanobactéries en 2004. Quelles sont les retombées de telles mesures? «C’est difficile de quantifier les efforts et les résultats obtenus, car plusieurs événements peuvent avoir un impact sur la qualité de l’eau», a rappelé Manon Ayotte, coordonnatrice du Projet du ruisseau Bernier.

 

Le secteur agricole au service de la protection de l’eau

La revégétalisation opérée en bordure de cours d’eau est une des actions menées sur le territoire du COGESAF pour améliorer la qualité de l’eau. Image fournie par le COGESAF

Une bonne gestion intégrée de l’eau par bassin versant passe par la collaboration de tous les acteurs, dont le secteur agricole. Le projet «Ensemble, préservons la qualité de l’eau», dont l’objectif est de freiner l’érosion des sols de façon à améliorer la qualité de l’eau, est un exemple de succès.

«L’érosion en champs est un véritable fléau, surtout en Estrie où la topographie accentue le phénomène. Cela est encore plus frappant avec la culture de maïs fourrager. Il fallait donc faire quelque chose. », a expliqué Marie-Andrée Audet, agronome et instigatrice du projet. La technique de culture de couverture, surnommée ray-grass intercalaire, s’est alors imposée comme la meilleure solution. En 2012, 17 entreprises utilisaient cette méthode. Il s’agit d’une première au Québec.

Selon Mme Audet, le lien de confiance avec les agriculteurs doit être renforcé afin de permettre à de telles initiatives de porter fruit. «Si nous voulons initier un changement dans les pratiques des agriculteurs, nous devons agir à titre d’agents de changement, en sensibilisant et accompagnant les agriculteurs», a-t-elle soutenu.

 

La technique du ray-grass intercalaire contribue à réduire l’érosion des sols grâce à l’utilisation de culture de couverture dans les champs de maïs. Image fournie par Danielle Carey

Des groupes forestiers qui emboîtent le pas

Les groupes forestiers sont aussi des acteurs incontournables, appelés à contribuer aux actions de protection de la qualité de l’eau sur le territoire. Rappelons qu’environ 70% du territoire des bassins versants de la rivière Saint-François est couvert de forêts.

C’est dans cette optique que le programme d’Aménagement intégré par sous-bassin versant a été développé par la Fondation de la faune du Québec en 2009. Plusieurs groupes forestiers se sont engagés dans diverses actions de protection de la qualité de l’eau, comme l’identification des traverses de cours d’eau et la caractérisation de voirie forestière. L’objectif de ces mesures était de réduire l’impact des dépôts de sédiments sur l’écosystème aquatique.

Selon eux, le temps et l’énergie consacrés au projet en valaient la chandelle. «Grâce au projet, nous avons adopté une nouvelle approche territoriale qui enrichit nos pratiques. Nous ne travaillons plus en silo.», s’est félicité Martin Larrivée, directeur général d’Aménagement forestier coopératif de Wolfe. L’approche par sous-bassin versant permet un travail pluridisciplinaire, où les connaissances de chacun bénéficient à l’ensemble du territoire. Manon Ayotte abonde dans le même sens. «Nous sommes dans un processus constant d’amélioration, où nous apprenons de nos bons coups et de nos moins bons coups.», a-t-elle affirmé.

 

Source: GaïaPresse

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