La société civile presse Québec d’agir et demande un débat sur l’énergie

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Photo de André Cotte – Flickr

Un regroupement d’organisations de la société civile québécoise presse le gouvernement du Québec de respecter son engagement à tenir une vaste consultation québécoise menant à une véritable stratégie énergétique respectueuse des communautés et de l’environnement. Les organisations observent que le développement énergétique actuel est incohérent et semble improvisé et chaotique. Une véritable planification intégrée des ressources énergétiques portée par une vision à long terme est urgente et nécessaire.

D’un coté, Québec proclame des objectifs de réduction des émissions de GES de 25 % sous le niveau de 1990 d’ici 2020[1] et de réduction de la consommation d’essence de 30 % d’ici 2020 (et de 60 % d’ici 2030) et annonce sa volonté d’améliorer la qualité de l’air grâce à une Politique sur la qualité de l’air et de favoriser l’utilisation des surplus d’électricité grâce à une Politique d’électrification des transports… Et de l’autre côté, notre gouvernement donne le feu vert à la fracturation pour l’exploration du pétrole de schiste à Anticosti, laisse de grands pans du territoire québécois ouverts au gaz de schiste, et se montre intéressé au développement de projets d’exploitation des hydrocarbures ainsi qu’à l’arrivée chez nous du pétrole lourd des sables bitumineux, notamment en se montrant favorable à l’inversion de l’oléoduc 9b d’Enbridge, et ce, sans égard aux risques environnementaux que cela représente.

Alors que le réchauffement planétaire s’accélère, que ses effets se manifestent déjà au Québec et ailleurs sur la planète, les groupes scientifiques internationaux multiplient les mises en garde[2] suivant lesquelles afin d’éviter une catastrophe climatique irréversible, les réserves d’hydrocarbures ne doivent pas être exploitées. « Le gouvernement du Québec doit sans plus tarder mettre en œuvre des actions concrètes pour atteindre ses objectifs, notamment, en ce qui concerne la réduction de la dépendance aux combustibles fossiles qui causent les changements climatiques, le smog et les pluies acides » déclare Patrick Bonin de Greenpeace.

 

Les solutions propres existent et sont économiquement saines

Les organisations soulignent que de nombreuses solutions à nos besoins énergétiques, aux résultats documentés, existent déjà et sont tout à fait applicables au Québec. Selon Karel Mayrand de la Fondation David Suzuki, « le Québec peut et doit redevenir un chef de file en ce qui concerne l’excellence en matière de conservation et d’efficacité énergétique et de développement des énergies vertes, propres et renouvelables. C'est le fondement d'une économie verte et compétitive ».

 

Pour une nouvelle vision collective en matière d’énergie

« Sondage après sondage, la population du Québec exprime sa volonté de voir le gouvernement assurer le respect de nos engagements face à l’environnement, que ce soit en matière de lutte aux gaz à effet de serre, de lutte à la pollution de l’air, de protection de l’eau et de la nature ainsi que le respect de la qualité de vie de ses communautés » ajoute André Bélisle de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA).

Pour les organisations, Québec doit répondre à cette volonté de la population québécoise et lancer un véritable débat public sur les énergies dont le dernier remonte aux années ‘90 auquel des milliers de personnes avaient participé et 300 mémoires avaient été déposés. À l’issue de ce grand chantier, le Québec avait tracé un avenir énergétique basé sur l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Il est grand temps de renouveler ce contrat social et doter le Québec d’une nouvelle vision collective en matière d’énergie.

 

Un exercice large, accessible et rigoureux

« Ce nouvel exercice de consultation doit être rigoureux et se dérouler dans les règles de l’art. Il importe d’avoir une réflexion neutre et approfondie pour une politique énergétique du 21e siècle basée sur la planification intégrée des ressources qui tient compte des valeurs de la société québécoise » déclare Marie-Claude Lemieux du Fonds mondial pour la nature (WWF) Canada.

Les organisations de la société civile demandent qu’une commission itinérante soit mise en place et permette de consulter la population du Québec dans toutes les régions. Cette commission devra être indépendante de l’industrie et se fonder sur une expertise qui le soit également. Elle devra permettre d’informer la population adéquatement et d’obtenir sa contribution en retour.

« Le Québec possède les atouts pour occuper une position de tête dans le virage planétaire actuellement nécessaire devant le défi environnemental sans précédent que représente le changement climatique déjà en marche » affirme Dominique Neuman, de Stratégies Énergétiques (S.É.). « La société civile croit que le débat public mènera aux choix responsables, nécessaires pour l’avenir sécuritaire des générations à venir » conclut Jérôme Normand d’ENvironnement JEUnesse.
 

·       Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA)

·       Centrale des syndicats du Québec (CSQ)

·       Confédération des syndicats nationaux (CSN)

·       Énergie solaire Québec (ESQ)

·       ENvironnement JEUnesse

·       Équiterre

·       Fondation David Suzuki

·       Fondation Rivières

·       Fonds mondial pour la nature (WWF) Canada

·       Greenpeace

·       Nature Québec

·       Regroupement interrégional gaz de schiste Vallée du Saint-Laurent

·       Sierra Club Québec

·       Stratégies Énergétiques (S.É.)

 

Source: AQLPA

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