Le Maroc doit appliquer sa vision environnementale avec plus de vigueur

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Par Rachid Srhir


Mme El Haité, directrice de  EAU GLOBE

Des personnalités d’affaires, dont plusieurs femmes, sont actives pour rehausser le respect des normes et règlementations qui protégeraient mieux l’environnement au Maroc. Entrevue avec l’une d’entre elles, Mme El Haité, qui  a accepté de partager avec GaïaPresse sa vision sur les défis et les perspectives de la gestion environnementale au Maroc.

Mère de trois enfants, Mme El Haité possède un doctorat en environnement. Elle est consultante pour la Banque Mondiale et pour d’autres organisations. En 1993,  Outillée de sa persévérance, de son enthousiasme d’un  crédit de jeune entrepreneur,  elle a décidée de lancer une entreprise Eau Globe. Son organisation s’intéresse aux dossiers de l’aménagement urbain et rural, de l’eau, de l’assainissement liquide et solide et de l’économie de l’eau agricole. Elle pratique aussi  la communication, la sensibilisation et la vulgarisation des pratiques environnementales.

Mme El Haité était convaincue que le secteur de l’environnement est un secteur promoteur malgré les nombreux défis, à savoir le manque de notoriété, le manque de vision globale pour le royaume en matière de gestion environnementale et de développement durable, de même que la difficulté d’avoir des contrats destinés globalement pour le service public.

« Le Maroc a connu ces dernières années des avancées importantes en matière de mise à niveau des infrastructures de base, comme le Port de Tanger Med, la construction d’autoroutes et de barrages.  Le pays s’est ainsi mieux positionné économiquement », analyse la femme d’affaires.

Parallèlement, un grand chantier a été lancé par le Roi, soit « l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) » qui vise la lutte contre la pauvreté, la mise à niveau des infrastructures environnementales et l’amélioration des conditions de vie des citoyens.

Plusieurs stratégies et plans sectoriels, visant le développement socio-économique du pays, ont aussi été initiés. Des stratégies de l'eau, de l'énergie, un plan Maroc Vert  en agriculture ont été lancés.

Ce développement a engendré une pression sur les ressources naturelles et une dégradation de la qualité de l'environnement.

 

Prise en charge environnementale

Pour faire face à cette situation, le gouvernement a lancé un programme ambitieux de mise à niveau environnementale du pays, basée sur trois approches.

Il s’agit de l'approche territoriale qui est caractérisée par la mise en place des services extérieurs du secrétariat d'État, chargé de l'Eau et de l'Environnement, des comités régionaux des études d'impact sur l'environnement et les observatoires régionaux de l'environnement et du développement durable.

Également,  une approcheprogrammatique qui vise à l'élaboration et la mise en oeuvre des programmes environnementaux comme,  le programme national d'assainissement liquide, le programme national de gestion des déchets ménagers et assimilés, le programme national de lutte contre la pollution de l'air, le programme national de dépollution industrielle, le programme de mise à niveau environnementale des écoles rurales, le programme de mise à niveau environnementale des mosquées et des écoles coraniques, etc.

Mme El Haité estime que malgré ces progrès, il existe  encore des défis à relever,  comme par exemple, revoir le programme de gestion délégué, la gestion des appels d’offres, la traçabilité et l’accès à l’information, tout en accélérant  la modernisation de l’administration et la réglementation.

« Le grand défi consiste à créer un mécanisme de suivi pour faire respecter les consignes qui  existent déjà », dit Madame El Haïté. Elle cite,  entre autres,  l’exemple des études d’impacts, ou l’absence de respect d’exécution des recommandations  lui  enlève  toute son efficacité.

 

Un tableau de bord crédible

Selon Mme El Haité, le Maroc a besoin d'un tableau de bord environnemental qui trace des lignes bien claires.

« Il ne faut pas oublier qu’une bonne gestion de l’environnement ne peut se faire sans la disponibilité d’une main d’œuvre verte qualifiée, et là aussi il y a  du travail à faire »,  estime Mme El Haité.

Elle suggère de créer des ponts entre les  universités, les grandes écoles et les entreprises Industrielles par l’élaboration des partenariats, afin d’offrir des stages pratiques aux futurs ingénieurs avant d’arriver sur le marché du travail.

 

Source: GaïaPresse

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