Pour protéger le Mont royal, les Montréalais doivent faire preuve d'audace et de créativité

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Photo de Chez Julius Livre 1 – Flickr

Plus de 175 représentants de la société civile, de diverses institutions et des paliers des gouvernements  municipaux et provinciaux ont participé vendredi dernier au deuxième Sommet du Mont-Royal à Polytechnique Montréal. Si les discussions ont permis d’illustrer l’ampleur du chemin parcouru depuis les dix dernières années en matière de protection de la montagne, les échanges sur chacun des 4 enjeux abordés pendant la journée ont tous convergé vers le même constat : la communauté montréalaise va devoir travailler ensemble et faire preuve de pragmatisme, d’audace et de créativité pour développer des solutions à la hauteur des défis qui l’attendent, particulièrement en ce qui concerne le recyclage des bâtiments institutionnels. 

La première des thématiques abordées portait sur les vues, paysages et présence emblématique du mont Royal. La discussion a porté sur la nécessité d’évaluer, dans un premier temps, les outils mis en place et de resserrer, le cas échéant, les critères de protection des vues depuis et vers le mont Royal. Des intervenants ont insisté sur la nécessité de protéger les vues du mont Royal, en portant une attention particulière aux tours qui se construisent en périphérie de l’île et qui changent la signature de Montréal. L’importance est ressortie de tenir compte, en plus  de la protection du patrimoine historique, du patrimoine culturel et identitaire de la montagne et du rôle emblématique majeur qu’elle joue. 

Dans la discussion consacrée aux milieux naturels, il a été largement question de « corridors verts », soit des corridors reliant entre eux les espaces verts existants sur le territoire du mont Royal, ainsi que les autres espaces verts de Montréal et, en particulier, les quartiers depuis lesquels la montagne est moins accessible. À part les couloirs verts, la préoccupation qui semblait faire l’unanimité concerne la gestion des milieux naturels sur la montagne, soit la conciliation entre l’accessibilité et la protection. Cette préoccupation se déploie sous de nombreuses formes allant des besoins constants de restauration et d’entretien de ces milieux, aux inquiétudes face au morcèlement anarchique de l’espace par des sentiers illicites ou à la présence incontrôlée d’animaux domestiques. 

Le débat sur l’avenir des grandes institutions situées sur le territoire du mont Royal a amené les intervenants à se poser des questions telles que : ces immeubles, qui deviennent vétustes parce qu’ils ne disposent pas des capitaux suffisants pour assurer leur entretien et qui n’auront bientôt plus de vocation, sont-ils des actifs ou des passifs? 

Les intervenants étaient d’accord pour suggérer que la solution à la nouvelle vocation de ce patrimoine collectif passe par un plan directeur conçu en concertation avec toutes les parties prenantes. La solution ira probablement vers des usages multiples et devra donner une valeur aux yeux d’investisseurs institutionnels. À ce propos, il a été souligné que les utilisations potentielles ne manquent pas et qu’une collaboration entre entités publiques et privées est de mise pour arriver à un rendement financier et social  à long terme. Le gouvernement du Québec aura un rôle prépondérant à assumer en regard de cet enjeu. 

Dernier débat de la journée, celui sur la gouvernance s’est attaché aux conditions idéales pour trouver efficacement des solutions à la problématique complexe de la gestion du mont Royal. Dans un premier temps, il a été convenu de renforcir la structure et les mécanismes de gestion et leur portée, notamment en ce qui a trait au Bureau du Mont-Royal et de la Table de concertation du Mont-Royal afin de s’assurer que le modèle de gestion soit à la hauteur des aspirations des montréalais et reflète l’attention que lui portent les autorités. Il est ressorti également des interventions la nécessité d’établir clairement l’objectif poursuivi, de définir les critères de décision et de réunir les décideurs de Montréal et de Québec à la même table.  Enfin, il a été suggéré qu’un cadre juridique en vue d’une gestion intégrée vienne encadrer les interventions sur le mont Royal et que des critères de recevabilité des projets soient clairement définis. 

À l’issue du sommet, Mme Josée Duplessis, membre du comité exécutif de la Ville de Montréal, responsable du développement durable, de l'environnement, des grands parcs et des espaces verts s’est réjouie de  constater un changement de paradigme dans l’approche envers le mont Royal : « Nous avons dépassé le stade de la conservation et de la préservation, a-t-elle dit : maintenant, nous voulons que la diversité de la montagne descende en ville. Notre capacité collective va nous permettre de développer des projets à la hauteur des défis qui nous attendent. » 

Pour sa part, M. Peter. A. Howlett, président des Amis de la montagne, a constaté que les Montréalais ont démontré leur capacité de relever leurs défis.  « Nous sommes face à une opportunité, pas à une crise », a-t-il conclu. 

Fruit d’une collaboration de la Ville de Montréal et des Amis de la montagne, à la suite d’un consensus adopté par la Table de concertation du Mont-Royal, le Sommet du Mont-Royal 2013 est réalisé grâce au soutien financier de la Fondation Écho, Les amis de la montagne, la Ville de Montréal et le ministère de la Culture et des Communications, dans le cadre de l'Entente sur le développement culturel de Montréal. 

 

Source: Ville de Montréal

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