Protection des eaux et fracturation – Québec solidaire presse le ministre de l'Environnement d'écouter les citoyens

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Photo de wcn247 – Flickr

Québec solidaire demande au ministre de l'Environnement de se mettre à l'écoute des groupes qui manifestent aujourd'hui devant ses bureaux de circonscription. Ceux-ci demandent au ministre de sursoir à l'adoption du projet de Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection.

Le Regroupement interrégional sur le gaz de schiste de la Vallée du St-Laurent (RIGSVSL), le Collectif scientifique contre le gaz de schiste et la conférence des élus municipaux ayant adopté le règlement dit de St-Bonaventure demandent au ministre d'étendre la période de consultation sur le  projet jusqu'au 31 mars 2014 pour permettre un véritable débat démocratique sur cette question.

« Le ministre plaide l'urgence pour adopter ce règlement sans véritablement démontrer ce qui justifie cette précipitation qui semble dictée par l'industrie gazière. Le règlement proposé est complexe et il ne donne pas assez de temps aux personnes intéressées pour préparer des avis éclairés. Je l'inviterais à ne rien précipiter et à écouter ce que ces regroupements ont à dire », a affirmé Amir Khadir, député de Mercier.

La période de consultation de 30 jours sur le règlement à propos du prélèvement des eaux se termine demain, le 28 juin. Ce règlement controversé prévoit une distance horizontale minimale de 300 mètres entre une installation gazière et les puits d'eau des résidences.

Or, cette norme aura préséance sur celle des règlements municipaux adoptés par plus de 65 municipalités du Québec qui exigent, pour la plupart, une distance de 2 000 mètres.  Plusieurs scientifiques jugent cette distance nécessaire afin d' assurer la protection des eaux potables de possibles contaminations. Les résultats d'une étude publiée par la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences font état de concentrations plus élevées de méthane (six fois la normale) dans l'eau potable puisée à moins d'un kilomètre de forages de gaz de schiste et également de concentrations plus élevées d'éthane (23 fois la normale) et de propane.

De surcroît, le règlement du ministre prévoit que soit interdite la fracturation à moins de 400 mètres sous la base de l'aquifère. Cette distance est généralement jugée insuffisante. On retrouve aux États-Unis des cas de migration de contaminants supérieures à 400 mètres.

Au-delà des débats de distance qui devraient être faits par des scientifiques dans un cadre législatif approprié comme le BAPE  promis par le ministre, Québec solidaire réitère que l'on devrait interdire la fracturation sur tout le territoire québécois. L'Ontario s'apprête à le faire et le Vermont a déjà banni ce procédé de son territoire.

« Qu'attendons-nous pour nous tourner vers les énergies renouvelables ? Des solutions existent et elles n'entraînent pas les conséquences néfastes de l'exploitation des hydrocarbures. L'action des citoyens et citoyennes aujourd'hui montre clairement l'absence d'acceptabilité sociale. Il faut respecter l'expertise citoyenne et écouter les revendications des gens, car ce sont d'abord les habitants du territoire qui subiront les conséquences de cette industrie polluante », conclut Amir Khadir.

 

Source: Gouvernement du Québec

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