Québec aurait le pouvoir de conserver le corridor forestier Châteauguay-Léry

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Par Gina Philie


Photo de Molly Gosselin – Tous droits résérvés

La ville de Léry a passé une résolution le 8 juillet demandant au gouvernement du Québec d’acheter les propriétés privées situées en zone blanche du boisé de Léry au coût estimé de 38 millions. 

Selon le communiqué de la Ville de Léry, le conseil confirme avec cette résolution ses limites à interdire le développement domiciliaire en raison des pouvoirs réglementaires qui appartiendraient plutôt au gouvernement du Québec et à la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).

De plus, le conseil reconnait officiellement que le boisé de Léry est d’intérêt métropolitain, donc un appel à la solidarité régionale est nécessaire. Plusieurs groupes se sont mobilisés pour la conservation de ce boisé depuis le début de la révision du plan d’urbanisme de la ville de Léry.

Le maire, M.Yvon Mailhot, consent que:

«Le boisé de Châteauguay-Léry est un des derniers boisés d’envergure de la Rive‑Sud. Nous espérons que les ministres Jean-François Lisée et Sylvain Gaudreault, qui ont annoncé récemment près de 150 M$ d’investissements pour acquérir des terrains dans cinq secteurs prioritaires de la CMM, dont le boisé Châteauguay-Léry, précisent le plus rapidement possible combien ils consacreront à l’achat de terrains dans le boisé et quand ils envisagent d’en faire l’achat.»

 

Maîtriser les communications

Depuis, la firme Octane Stratégies-Communications, connue anciennement sous le nom de Groupe CJB, a été mandatée par la Ville de Léry pour soutenir les prochaines consultations publiques reliées à ce dossier. Prévues en septembre, celles-ci sont obligatoires et nécessaires à la mise à jour des outils d’urbanisme selon M. Pierre Guillot-Hurtubise, associé principal chez Octane. Ce mandat attribué à une firme-conseil en communication stratégique indique l’ampleur et l’urgence de la menace qui pèse sur le boisé. 

 

Réaction de S.O.S Forêt Fernand-Séguin

Le porte-parole de S.O.S Forêt Fernand-Séguin, M. Guy Turcotte, a fait parvenir ces commentaires :

«Nous reconnaissons la légitimité exprimée des demandes du conseil auprès des ministres en ce qui a trait aux engagements fermes pour la protection du Corridor forestier Châteauguay-Léry.

Les demandes du conseil reprennent les recommandations énoncées par S.O.S Forêt Fernand-Séguin et font suite à de semblables lettres que nous avons déjà fait parvenir aux ministres. Par contre, nous tenons à dénoncer les pratiques du conseil de ville de Léry qui ont été à ce jour à l’inverse d’une volonté de protection.

Par exemple, la récente objection du maire de Léry à l’adoption par la MRC de Roussillon d’un règlement de contrôle intérimaire (RCI) qui protègerait l’intégrité des milieux naturels situés dans le corridor forestier jusqu’à ce qu’une protection permanente soit mise en place.»

 

Valeur écologique

Si on se réfère aux récents communiqués de Nature-Action et d’Héritage St-Bernard, la valeur des services écologiques annuels des forêts encore intactes de la ceinture verte du Grand Montréal est estimée à 7 500$ l’hectare.

Ainsi, le boisé de Léry (130 hectares) rapporte indirectement près d’un million par année à la société. Donc, au point de vue collectif, sa valeur immobilière de 38 millions est déjà rentabilisée depuis une quarantaine d’années. D’ailleurs, il faut considérer également qu’il en coûtera collectivement près d’un million par année pour en compenser sa perte si les promoteurs vont de l’avant avec leur projet domiciliaire.

 

Source: GaïaPresse

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