Plus écolos, les Pistolois?

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Par Eugénie Emond


Mots clefs : Echofête, Trois-Pistoles, Mandaterre, Café Grains de folie

 

Photo de Eugénie Emond – Tous droits résérvés

L'Échofête, le festival environnemental québécois par excellence fêtait cette année ses onze ans d'existence.  Mais cela en fait-il vraiment des citoyens plus verts?  

Pour une deuxième année, l'événement qui se déroulait du 31 juillet au 4 août dernier avait déménagé une partie de ses activités au centre-ville.  Impossible de le manquer. Impossible de ne pas remarquer cette faune de festivaliers composée de jeunes à vélo, de boomers un peu granos ou de mamans transportant nourrisson dans un porte-bébé. Pour une municipalité située dans une MRC dont l'âge médian avoisine les cinquante-trois ans, un des plus élevé au Québec, ça a quelque chose de rafraîchissant. 

« Le fait d'être en ville, permet aux familles de nous voir et de rayonner d'une autre manière », croit Karine Vincent, coordonnatrice de l'organisme Mandaterre, producteur de l'événement.

 

Nul n'est prophète en son pays

Car si la fête a réuni cette année près de neuf mille participants, soit deux mille de moins que l'année dernière, un sondage rapide auprès de quelques locaux permet de se rendre compte d'un certain décalage. A la question : qu'y a-t-il d'environnemental dans ces célébrations? Bien malin celui qui saura la réponse.

Ce rendez-vous citoyen et écolo n'a d'ailleurs pas toujours fait l'unanimité. La venue l'année dernière de Gabriel Nadeau-Dubois, accusé par certains de faire la promotion de la désobéissance civile, avait compromis le financement et la tenue de l'événement. « C'est sûr que la tourmente a fait en sorte qu'on puisse se définir mieux aux yeux de tout le monde ici », estime toutefois Karine Vincent.

 

Photo de Eugénie Emond – Tous droits résérvés

Un mouvement qui perdure

Né il y a onze ans dans la foulée de l'opposition à la construction d'une mini-centrale hydroélectrique sur la rivière Trois-Pistoles, une poignée de jeunes de la MRC des Basques avait voulu poursuivre la lutte et changer les choses. Le festival, puis l'organisme Mandeterre, s'étaient avérés être des solutions.

Depuis, Mandaterre promeut les saines habitudes de vie par le biais de différentes initiatives et des activités culturelles ont été organisées.  L'Échofête propose des conférences sur des questions environnementales ou des mouvements sociaux – Idle no More était porte-parole cette année.  Les festivités ne génèrent  qu'un seul sac de déchets et un système de covoiturage et de vélo libre – qu'on aimerait bien implanter six mois par année – est également mis à la disposition des festivaliers. 

 

Stopper l'exode des jeunes

Sébastien Pelletier a assisté aux prémices de l'aventure. Il est propriétaire depuis cinq ans du café Grains de folie situé sur une des artères principales de Trois-Pistoles. L'endroit est devenu un lieu de rencontre intergénérationnel côtoyé par … 2 % de Pistolois.  « 98% de ma clientèle est composée de passants », assure Sébastien qui quittera bientôt la restauration pour d'autres ambitions. Idem apparemment pour la fréquentation du festival. Et on ferait fausse route à vouloir  changer les mentalités.  

Le réel impact de ce genre d'initiative ne se trouve pas selon lui dans le contenu des bacs à recyclage des gens du coin, mais bien dans la rétention des jeunes. 

« Il y a dix ans, on fuyait la région », explique-t-il. « Depuis cinq ans, on assiste au mouvement inverse; les jeunes restent ici et d'autres décident de venir s'installer », poursuit-il. 

Une tendance confirmée par les données statistiques démographiques québécoises.

Et c'est bien là le succès de l'aventure. Une situation favorable à Mandaterre qui réserve bien des projets pour la région, à commencer par  l'autonomie énergétique pour les prochaines éditions de l'Échofête.

 

Source : GaïaPresse

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