Bape de Mine Arnaud à Sept-Îles: Le promoteur durement questionné, beaucoup de questions sans réponses

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Photo de Christophe Meneboeuf – Wikipedia commons

Les 3 comités citoyens préoccupés par le projet Mine Arnaud ont participé activement aux séances du Bape tenues la semaine dernière, encouragés par la forte participation de la population à la première soirée. La deuxième journée marquée par le rappel à l’ordre du président, Joseph Zayed aux experts municipaux et provinciaux. À plusieurs reprises, il est apparu que les fonctionnaires défendaient leurs décisions et par le fait même, défendaient le promoteur. Des genres de réponse comme : « le promoteur nous a dit que ce n’était pas requis » dans la bouche des experts n’a convaincu personne. Des participants ont mentionné qu’il y avait conflit d’intérêt quand les fonctionnaires provinciaux étaient appelés comme experts pour un projet dans lequel le gouvernement du Québec est aussi actionnaire principal, législateur et qu’il aura à appliquer la règlementation.

Les impacts d’une mine à ciel ouvert sur la santé humaine (air, eau, bruit, etc) ont été au coeur de tout cet exercice. La confiance que nous pouvons avoir dans les prévisions d’impacts dépend des paramètres qui sont entrés dans les calculs. L’annonce d’une évaluation des risques toxicologiques sur la santé humaine ne nous a pas rassurés car cette étude se fera en utilisant les données de modélisation de la qualité de l’air qui sous-estiment potentiellement la quantité de contaminants. Par exemple, les 2 stations d’échantillonnage d’air étaient situées à des endroits qui ne prennent pas en compte la pollution de proximité que les citoyens respirent, la construction de la méga butte-écran (halde à stérile) n’a pas été modélisée ni la fabrication d’agrégats (pierre concassée) que Mine Arnaud pourrait utiliser pour ses propres installations (routes, digues, etc.). La consommation de légumes ou d’animaux exposés à cette poussière a soulevé des inquiétudes autant chez les riverains que chez les Innus. Mine Arnaud prétend que le programme de suivi viendra valider les modélisations mais pour nous, les modélisations sont notre garantie que les impacts seront acceptables pour la population et pour l’environnement. Nous tenons à ce que le promoteur respecte toutes les normes et critères (dont celui pour le manganèse dans l’air) qui s’appliquent. L’absence de garantie financières écrites advenant des impacts sur la source d’eau potable par exemple, est revenu dans les questions des participants. La semaine dernière à Sept-Îles, rappelons que l’Association canadienne des médecins pour l’environnement a manifesté son inquiétude et a fait un appel à la prudence avec les mines à ciel ouvert en milieu habité. « (…) toute hausse de particules fines aura inévitablement un impact significatif sur la santé des riverains et à quel point il est de la plus haute importance de quantifier cette exposition de la façon la plus précise possible, en tenant compte des problèmes de pollution déjà présents dans le milieu. »

Le président de la commission est reparti préoccupé par ce qu’il a vu et entendu. Nous demeurons encouragés par son attitude dans la recherche de la vérité. Comme prévu, nous n’avons pas eu réponse à toutes nos questions car le cadre du Bape était très contraignant. Sont demeurés en suspens, entre autre : Les divergences d’analyse entre les experts provinciaux et fédéraux (ces derniers ne jugent pourtant pas assez sécuritaire certaines modélisations), les mécanismes d’arrêt du transport des stériles lors des dépassements de normes, les mécanismes d’urgences lors de bris de digues ou de barrage, l’eau qui s’échappe du parc à résidus minier, la modélisation du bruit, les dépassements de normes, les impacts sur la baie, les retombées économiques réelles, etc. Il y a eu plusieurs nouveaux documents déposés par le promoteur ou par des participants. Par contre, bien d’autres sont reportés après le Bape, à l’ingénierie détaillée : ils font partie de tout ce qui sera négocié entre les fonctionnaires et Mine Arnaud auquel la population de Sept-Iles ne participera pas. À la fin, il restera un référendum pour qu’elle puisse se prononcer.

 

Source: Québec meilleure mine!

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