Bienvenue à l’ère de la responsabilité sociétale

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Par Marie-Eve Cloutier


Cristiane Bourbonnais, présidente de Cohésion, qui cite en exemple la compagnie Ikea: « Ikea ne sont pas les plus écolos, mais ils peuvent faire du bien à la société, notamment en construisant des tentes pour les réfugiés». Photo de Marie-Eve Cloutier – Tous drois réservés.  

Mots-clés : Momentum 2013, Novae, responsabilité sociétale, entreprises, marques

 

Si chaque entreprise posait une action sociétale dans son champ de compétences, la société ne s’en porterait que mieux, à en croire Cristiane Bourbonnais, présidente de Cohésion, un cabinet-conseil spécialisé en stratégie de marque. « Les grandes entreprises n’ont plus le droit de s’en sortir en achetant simplement des crédits de carbone tout en continuant à polluer la planète. Elles doivent redonner à la société », a-t-elle fermement exprimé lors d’une conférence donnée pendant l’évènement Momentum 2013, organisé par Novae, à Montréal.

 

Choc des générations

Les clients de Cohésion viennent souvent chercher des conseils afin de relever le défi de satisfaire leur clientèle actuelle en plus de plaire également à la plus jeune génération selon Cristiane Bourbonnais. « D’un côté, nous avons les baby-boomers, et de l’autre, la génération Y. Les deux se rencontrent telles des plaques tectoniques », émet celle qui a fondé l’entreprise en 1998.

Les baby-boomers ont vécu l’ère du tout possible, ponctué du discours « I have a dream » de Martin Luther King et de la promesse du président américain John F. Kennedy d’envoyer un homme sur la lune. La génération Y a, quant à elle, connu plusieurs évènements marquants qui ont plutôt fait resurgir un sentiment d’insécurité. « La tragédie du 11 septembre, les changements climatiques, l’explosion de la plateforme de la compagnie pétrolière BP… les Y se rendent compte que l’humanité est en détresse! » fait valoir Cristiane Bourbonnais.   

 

Une quête de sens dans un monde à l’envers

Avec tous les cas de gens au pouvoir, figures d’autorité, accusés de collusion, de corruption et même de gangstérisme, à qui pouvons-nous encore faire confiance aujourd’hui? D’après Mme Bourbonnais, alors que les baby-boomers se prévalaient d’un savoir-faire, la génération qui a suivi l’a remplacé par un « faire-savoir ». Le cri d’alarme posé par les 250 000 citoyens qui se sont rassemblés au centre-ville de Montréal lors du Jour de la Terre en 2012 en est un exemple.

Paradoxalement, la génération Y est à la fois plus et moins engagée : 58 % des jeunes ont déjà fait du bénévolat (comparativement à seulement 18 % il y a 10 ans), mais 70 % d’entre eux changerons d’emploi d’ici deux ans. « Le monde change et la nouvelle génération accorde une place importante à la responsabilité sociétale et environnementale de l’entreprise pour laquelle elle travaille », explique Cristiane Bourbonnais.

 

Les marques changeront-elles le monde?   

À cette question, la présidente de Cohésion répond « non ». « Ce serait prétentieux et arrogant de prétendre une telle chose, car la problématique est plus complexe. Mais, les marques peuvent faire partie de la solution », ajoute-t-elle.

Sans être écolo jusqu’au bout des ongles, Cristiane Bourbonnais est d’avis que chaque entreprise peut faire du bien à la société. C’est le cas notamment d’Ikea qui construit des tentes pour les réfugiés ou Dove avec leur programme d’estime de soi qui cible particulièrement les jeunes filles. Plus près d’ici, la nouvelle gamme de produits laitiers et de yogourts Iögo appuie les missions des cuisines collectives.

 

Source: GaïaPresse

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