Écolonomie : Un modèle d’affaires rentable

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Par Caroline Larouche


Mots clés : Momentum 2013, Novae, écolonomie, entreprise, pérennité, rentabilité, respect

 

Photo de Caroline Larouche – Tous droits résérvés

Les ressources humaines constituent une force créative autant à l’extérieur qu’à l’intérieur d’une entreprise que les gestionnaires gagneraient à exploiter, selon Emmanuel Droun, dirigeant de Pochéco, un producteur français (Lille) d’enveloppes sous pli automatique.  En reprenant cette petite entreprise en difficulté en 1997, il a repensé les opérations en suivant les principes éconolomiques. «Écolonomie, ce mot valise réunit l’idée d’écologie et d’économie. L’écologie agace et inquiète l’économiste », explique celui qui a bien diverti par son humour et fait réfléchir avec son nouveau modèle d’affaires pendant la conférence donnée à Montréal lors de Momentum 2013, un événement organisé par Novae.

 

La coupe du planteur d’arbres

Qui dit écolonogie implique la diminution de son empreinte écologique tout en atteignant la rentabilité économique. Comment faire avec une entreprise coupant 60 000 arbres et utilisant 10 000 tonnes de papier par année pour produire 1 milliard d’enveloppes? « Ceci n’aurait pas été possible sans cet actionnaire qui m’a nommé à l’époque. Il ne voulait pas prendre de dividende, mais plutôt réinvestir les profits dans Pochéco. Puis, l’entreprise allait tellement mal que nous avions le temps de penser », avoue Emmanuel Droun. Celui qui voulait planter des arbres dès son enfance a été rassuré d’apprendre que l’exploitation de la forêt d’où provenait la matière première des enveloppes se faisait de manière durable.

 

Suite au diagnostic opérationnel, M. Druon a posé les questions suivantes :

 

Pourrions-nous réduire l’impact de nos produits sur l’environnement ?

Pourrions-nous diminuer la dangerosité des postes de travail ?

Est-ce possible de gagner en productivité ?

Photo de Caroline Larouche – Tous droits résérvés

Quel est le véritable enjeu ?

Les changements proposés coûtent cher. Emmanuel Druon demande alors : Quel est l’enjeu ? C’est la santé mentale et physique de la ressource la plus importante dans l’entreprise : les employés. La relation de dialogue, de valorisation du travail des collègues sont des moyens pour exploiter la créativité des ressources humaines. Sa règle d’or : Respect de l’autre !

Plusieurs années de recherches avec une centaine de collaborateurs ont engendré des changements qui ont amélioré l’espace de travail tout en respectant l’environnement.

 

La citoyenneté de l’entrepreneur

« L’entrepreneur ne perd pas sa citoyenneté en entrant par les portes de l’entreprise! », s’exclame M. Druon qui dit se sentir concerné par l’épuisement des ressources naturelles et des gens. D’après lui, l’entrepreneur a le pouvoir de « microagir » dans sa société que représente l’entreprise, et de convaincre que le développement soutenable (durable) fonctionne bien.

 

Des résultats concluants                                               

Pochéco produit actuellement 2 milliards d’enveloppes et accapare 70% du marché de l’enveloppe de gestion. Cette PME réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires équivalent de 29 millions de dollars (canadiens) et des économies de 300 000 dollars avec un retour sur investissement de 10 ans. « Il est plus économique de produire de manière écologique », nous confirme Emmanuel Druon. Les chiffres parlent ici en sa faveur !

 

L’envoi postal versus l’envoi électronique

Malgré l’omniprésence du courriel, M. Druon croit à la pérennité de cette industrie. L’analyse du cycle de vie commandée par Pochéco démontrant que l’envoi d’une facture par courriel est plus polluant que l’envoi par la poste (papier) pourrait lui fournir un argument de taille pour la clientèle avertie. Il voit un avenir dans la consultation, avec Montréal dans la mire pour l’ouverture d’un cabinet, et dans l’emballage alimentaire. 

 

Source: GaïaPresse

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