Efficace, la journée En ville sans ma voiture?

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Par Marina Tymofieva


Mots-clés : En ville sans ma voiture, Agence Métropolitaine de Transports, mobilité durable, transports en commun

 

Photo de Cme – Wikipedia commons

Cette année l’AMT fête la 11e édition de la journée En ville sans ma voiture à Montréal.  Visant à expérimenter une journée ou les voitures sont bannies d’un espace délimité du centre-ville, En ville sans ma voiture est planifiée davantage pour les piétons, les cyclistes et le transport en commun que pour les automobilistes. C'est l'occasion pour eux de s'approprier l'espace urbain et de prendre conscience de l’impact des véhicules sur la qualité de vie urbaine.

 

Quels sont les impacts?

Il n’existe pas de moyens précis de mesurer l’impact de cette journée auprès de la population, outre des observations faites ici et là.  Qui n'a pas vu que lors de la journée En ville sans ma voiture, les automobilistes qui partent plus tôt le matin, créant alors une congestion monstre sur les autoroutes, encore pire que les autres jours de la semaine, pour ne pas être pris dans un blocage des rues dès 9h. Efficace ? C'est à voir.

Pourtant, les statistiques montrent qu’entre 1996 et 2012, l’utilisation des réseaux de transport en commun ont augmenté de 28%. En plus de l’augmentation des services offerts par les societés de transport en commun, la sensibilisation du public à l’impact des voitures sur la qualité de vie en ville y joue certainement un grand rôle.

 

De l’art pour sensibiliser

Tous les moyens sont bons pour que l’évènement gagne en notoriété. Les stratégies de sensibilisation du public augmentent en nombre et en diversité à chaque année. En plus d’une champagne d’affichage dans les rues et sur les autoroutes, et des publicités radiophoniques, l’édition 2013 met l’accent sur l’art de rue. Un artiste s’appropiera l’espace urbain du square Victoria ce vendredi 20 septembre.

Cette année, paradoxalement, la publicité de la journée est affichée dans les stations d'autobus, le métro et autres espaces où il n'y a pas d'automobilistes et où la journée prêche à des convaincus. Personne dans l'organisation de l'évènement n'a jugé utile d'expliquer cette stratégie. Efficace, la Journée sans ma voiture ?

 

Journée sans voiture : une longue histoire

Faisant partie d'une initiative plus large appelée Semaine européenne de la mobilité, les journées sans voiture étaient initialement fixées au niveau européen.

Les premières journées sans voiture remontent à 1956, lorsque certains pays se sont vus forcés de prendre des mesures draconniennes pour économiser le pétrole à la suite de la crise de Suez. Les autorités ont alors organisé une journée sans voiture pour encourager les habitants à une mobilité moins consommatrice d'énergie. L'initiative fut officiellement lancée à l'échelle européenne en 1998. Depuis, un nombre croissant de villes y ont adheré, dont Montréal, en 2003.

Cette année, on compte 2150  villes participantes, un record.

 

Bruxelles : un exemple à suivre

Contrairement à Montréal, ou seul le secteur du Square Victoria sera fermé à la circulation le 20 septembre, dans certaines villes comme Bruxelles l'interdiction de circuler en véhicule à moteur est totale et ce, dans un périmètre de 161km². Seuls les transports en commun, les taxis et les véhicules de secours peuvent y circuler. Pour faciliter le tout, les transports en commun sont gratuits ce jour-là.

Montréal prendra-t-elle exemple sur cette véritable initiative, dans une prochaine edition d’En ville sans ma voiture? C'est à voir…

 

Source: GaïaPresse

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