Première mine de terres rares au Québec? Pas de passe-droit, un examen du BAPE nécessaire

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Photo de hammar – Flickr

Alors que la minière Matamec dévoile aujourd’hui son étude de faisabilité économique pour le projet Kipawa au Témiscamingue, la coalition Québec meilleure mine revient à la charge et presse le gouvernement de respecter ses engagement d’assujettir toute nouvelle mine à une évaluation environnementale et des consultations du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). « On fait des BAPE pour des éoliennes et pour des aires protégées, et on en ferait pas pour ce qui pourrait devenir la première mine de terres rares au Canada? Ça n’aurait aucun sens. Pas de passe-droit pour Matamec, il faut que le gouvernement agisse rapidement et respecte ses engagements » affirme Ugo Lapointe, de la coalition Québec meilleure mine.

Dans une lettre envoyée au ministre de l’Environnement en mai dernier, la coalition Québec meilleure mine rappelle que le projet Kipawa échape présentement à la procédure d’évaluation et d’examen du BAPE, parce que sous le seuil d’assujettissement de 7000 tonnes par jour (2,5 millions tonnes par année) défini par le règlement. Or, le projet de loi sur les mines actuellement à l’étude (projet de loi 43) prévoit que toute nouvelle mine serait désormais assujettie à cette procédure, une mesure aussi appuyée par le Parti libéral (projet de loi 14 amendé, décembre 2011) et Québec solidaire.

La coalition Québec meilleure mine rappelle qu’il n’existe aucun précédent de mines de terres rares au Canada, alors que les mines de terres rares en Chine, aux États-Unis et ailleurs dans le monde présentent presque toutes une piètre feuille de route en matière d’impacts sur la santé et sur l’environnement. Deux récentes études de l’Environmental Protection Agency des Etats-Unis confirment le lourd passif environnemental des mines de terres rares aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde. Plus récemment, une étude commandée par Environnement Canada confirme que les normes fédérales du Règlement sur les effluents de mines de métaux (REMM) ne sont ni adéquates, ni adaptées aux contaminants qui pourraient être émis par les mines de terres rares. Il en est de même pour la Directive 019 du ministère de l’Environnement du Québec.

« Le projet Kipawa de Matamec rejetterait des millions de tonnes de résidus miniers, incluant quelques milliers de tonnes d’oxyde d’uranium et d’oxyde de thorium, lesquels demeurent radioactifs pendant des milliers d’années. Ces risques, combinés à ceux pour le grand bassin versant de la magnifiquerivière Kipawa, justifient pleinement un examen rigoureux et des consultations publiques du BAPE » de conclure M. Lapointe.

Rappelons enfin que plusieurs groupes régionaux, incluant les communautés autochtones d’Eagle Village et de Wolfe LaKe, tiendront ce soir des marches familiales dans trois endroits au Témiscamingue, notamment au quai public du Lac Kipawa à Kipawa, au quai public du Lac Kipawa à Laniel et devant les bureaux de Matamec à Témiscamingue.

 

Source: Québec meilleure mine!

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