Sondage Léger sur Mine Arnaud à Sept-Îles : Un projet qui divise, 69 % inquiets pour l’environnement

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Photo de Christophe Meneboeuf – Wikipedia commons

Un nouveau sondage de la firme Léger révèle que le projet Mine Arnaud divise les Septiliens et qu’une forte majorité est inquiète pour les impacts sur l’environnement (69 %), la qualité de l’air (66 %), la qualité de l’eau (66 %) et la santé (62 %). Cette division se reflète également entre les genres/sexes, puisque les femmes sont généralement plus défavorables et plus inquiètes face au projet.

« Les Septiliens et Septiliennes sont divisés sur le projet de Mine Arnaud : les deux positions (favorable et défavorable) sont à égalité, l’écart de deux points de pourcentage n’étant pas significatif statistiquement », conclut la firme Léger, qui a mené le sondage par voie téléphonique auprès de 300 personnes, du 12 au 14 septembre dernier (marge d’erreur de +/- 5,6 %, 19 fois sur 20).

« Le projet n’est toutefois pas sans créer d’inquiétudes au sein de la population, surtout en ce qui a trait à l’environnement en général, et à la qualité de l’air et de l’eau en particulier », rajoute la firme Léger.

« Ces résultats sont très significatifs, surtout dans une ville minière. Les résultats démontrent clairement qu’il ne s’agit pas juste d’un petit nombre de Septiliens qui s’inquiètent face aux impacts de cette énorme mine, mais bien d’une forte majorité », affirme Ugo Lapointe, porte-parole de la coalition Québec meilleure mine !

« Pour nous, ce sondage semble révéler que plus les gens sont informés, plus ils ont des inquiétudes face au projet. Beaucoup de gens dénoncent la trop grande proximité de cette mine, de la population et de la baie de Sept-Îles (fleuve). Beaucoup s’inquiètent des impacts qu’aurait cette mine sur notre santé, sur notre qualité de vie, sur notre qualité d’environnement », affirme Louise Gagnon, du Regroupement pour la Sauvegarde de la grande Baie de Sept-Îles.

« Que vous soyez un travailleur du secteur minier ou un simple citoyen, il y a beaucoup d’opposition et d’inquiétudes. En temps que femme et en tant que citoyenne qui vivrait juste à côté de la mine, je suis très inquiète. Si la mine ouvre, je ne voudrais plus vivre ici, comme plusieurs autres », ajoute Karine Bond du Comité citoyens du canton Arnaud.

 

Manque de transparence de Mine Arnaud

La coalition Québec meilleure mine demande à Mine Arnaud et Investissement Québec de rendre également publics les deux sondages qu’ils ont mené ces dernières années. « Mine Arnaud confirme qu’il y a deux sondages menés par Investissement Québec, mais refuse de les rendre publics. Pourquoi ? Est-ce parce qu’ils sont défavorables au projet ? », s’interroge Denis Bouchard, du Comité de défense air et eau de Sept-Îles.

La coalition Québec meilleure mine a présenté un mémoire hier soir devant le BAPE à Sept-Îles. « Nous avons recommandé de rejeter le projet pour des raisons de sécurité, de santé et d’environnement », de conclure M.  Lapointe. Les mémoires et communications de la coalition peuvent être consultés ici et ici.

 

Le projet en bref

Si elle voyait le jour, cette mine deviendrait la plus grande mine à ciel ouvert jamais exploitée en milieu habité au Québec, avec une fosse à ciel ouvert de 3,7 km de longueur, 800 m de largeur et 250 m de profondeur (dont 150 m sous le niveau de la mer). Les installations minières seraient situées à 500 mètres des plus proches résidences et de la baie de Sept-Îles (eaux du fleuve) et à 7 km du centre-ville de Sept-Îles. Le projet génèrerait près de 500 millions de tonnes de résidus miniers et de stériles, affecterait l’équivalant de 5000 terrains de football, rejetterait plus de 30 000 tonnes de poussières dans l’air, ainsi que de 20 à 30 millions de litres d’eau contaminée dans les eaux de surface ou souterraines, chaque jour. Le projet nécessiterait la construction d’un immense parc à résidus miniers et d’un immense réservoir d’eau de polissage (250 millions de litres, avec une capacité totale de 1,8 milliard de litres), le tout situé en hauteur (50 à 150 mètres) par rapport aux zones habitées, à la baie de Sept-Îles et aux infrastructures publiques (dont la route régionale 138). Le projet génèrerait quelque 300 emplois directs pendant 28 ans. Aucune étude de viabilité économique avec les risques financiers n’est disponible à ce jour.

 

Source: Québec meilleure mine! 

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